Les chômeurs marocains bientôt indemnisés

C’est une première dans le royaume. Les chômeurs vont être indemnisés à partir du mois de décembre grâce à la nouvelle indemnité pour perte d’emploi (IPE).

Au Maroc, la perte d’un emploi peut rapidement entraîner une situation de misère sociale. © Abdelhak Senna/AFP

Au Maroc, la perte d’un emploi peut rapidement entraîner une situation de misère sociale. © Abdelhak Senna/AFP

Publié le 27 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Plus que quelques jours ! À partir du mois de décembre, les chômeurs marocains seront indemnisés. Les premiers bénéficiaires devront remplir toutefois plusieurs conditions parmi lesquelles le fait d’avoir perdu son emploi pour raisons économiques. L’indemnité représente un filet de sécurité équivalent à 70 % de la moyenne des salaires perçus pendant les 36 derniers mois sans dépasser le smic local, soit à peine 200 euros par mois. La durée d’indemnité est limitée : pas plus de 6 mois.

Pour financer cette nouvelle prestation, l’État a prévu une mise de départ de 45 millions d’euros, sachant que le fonds pourrait, au terme des trois premières années, être entièrement financé de façon paritaire par les employeurs et les salariés. Ces derniers verront une nouvelle ligne apparaître dans leur bulletin de paie de décembre : 0,38 % du salaire brut pour la part patronale et 0,19 % pour la part salariale.

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Terrain d’entente ?

Environ 35 000 à 50 000 personnes devraient être indemnisées au cours de la première année. L’idée d’indemniser les chômeurs marocians est dans l’air depuis une dizaine d’années et c’est seulement après avoir trouvé un terrain d’entente entre patronat et syndicats qu’elle s’est concrétisée. Toutefois, elle ne fait pas que des heureux.

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« L’indemnité perte d’emploi ne constitue rien d’autre qu’une mesurette. Les conditions draconiennes  imposées vont décourager la plupart d’entreprendre la moindre démarche », dénonce Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), le principal syndicat du pays.

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A contrario, la CGEM (syndicat patronal) s’estime très fière de voir le dossier enfin aboutir, précisant qu’il s’agit surtout d’un dispositif d’accompagnement de courte durée qui s’adresse aux smicards. « Il n’a d’ailleurs pas été conçu pour les cadres qui n’ont généralement pas de mal à retrouver un emploi. Cela n’est pas le cas pour nombre d’employés peu ou pas suffisamment formés et qui, jusqu’à présent, en dehors du soutien de la famille, ne pouvaient compter sur rien d’autre. Au Maroc, la perte d’un emploi peut rapidement entraîner une situation de misère sociale », fait remarquer Jamal Belarach, le président de la commission des affaires sociales du syndicat patronal marocain.

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