Maroc – Driss El Yazami : « Les pays du Sud deviennent des acteurs à part entière des droits de l’homme »

Le Maroc accueille du 27 au 30 novembre à Marrakech la deuxième édition du Forum mondial des droits de l’homme. Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et organisateur de cet événement, en présente les grandes lignes à « Jeune Afrique ».

Driss El Yazami, le 8 novembre 2013 à Paris. © Camille Millerand pour Jeune Afrique.

Driss El Yazami, le 8 novembre 2013 à Paris. © Camille Millerand pour Jeune Afrique.

Publié le 27 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Quel message le Maroc veut-il envoyer à travers l’organisation de ce forum mondial ?

Le Maroc reprend le flambeau du premier Forum mondial des droits de l’homme qui s’est tenu au Brésil en 2013, vingt ans après la conférence de Vienne. Nous accueillons la deuxième édition à un moment où le principe d’universalité est de plus en plus contesté par les identités fermées et la financiarisation de l’économie au détriment de l’humain. À travers le Maroc, les pays du Sud deviennent des acteurs à part entière dans la politique des droits de l’homme et ils soulèveront de nouvelles problématiques : les droits des personnes âgées, les droits de l’homme dans l’entreprise, la traite des êtres humains…

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>> Lire aussi notre portrait Driss El Yazami : de Mao à M6

En ouvrant votre Forum au public, ne craignez-vous pas que des membres du Polisario ne s’en servent comme caisse de résonance pour dénoncer "les violations des droits de l’homme au Sahara" ?

Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), sa crédibilité et son professionnalisme sont reconnus par toutes les instances internationales. En 2013, les représentants de corps diplomatiques étrangers ont effectué 52 visites dans les provinces du Sud en toute transparence et en parfaite collaboration avec nous. Lors de ce Forum, la parole sera libre sur les 150 thématiques programmées. Si la question que vous soulevez est posée dans le respect des règles du dialogue, nous y répondrons sans gêne.

Parmi les participants, on cite Ali Salem Tamek, un militant indépendantiste sahraoui qui n’est pas du tout tendre avec le Maroc…

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Je n’ai pas à juger de ce qu’il va dire, ni à justifier notre effort, connu et reconnu par toutes les instances internationales…

>> Lire aussi une précédente interview de Driss El Yazami : "Au Sahara, le Maroc n’a rien à cacher"

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L’Association marocaine des droits humains (AMDH) boycotte le Forum pour dénoncer l’interdiction de ses activités au Maroc et les entraves à la liberté associative. Cela ne remet-il pas en cause l’aspect fédérateur que vous voulez donner à ce forum ?

Absolument pas. Nous sommes submergés par les demandes de participation et au moment où je vous parle, je fais le tour des hôtels de Marrakech pour pouvoir loger tout le monde : 6 500 participants au lieu des 5 000 prévus ! En toute sincérité, je ne comprends pas l’approche de l’AMDH. S’il fallait attendre que tout que le Maroc devienne un paradis des droits de l’homme, il n’y aurait pas de forums de ce genre… En plus, il s’agit d’un forum à dimension internationale. L’AMDH n’est-elle pas intéressée par les préoccupations des autres peuples, celles ses Syriens ou des Palestiniens par exemple ? Ne méritent-ils pas d’être entendus ?

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Propos receuillis par Nadia Lamlili

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