La Tunisie à la pointe de la chirurgie modifiant la couleur des yeux

Changer la couleur de ses yeux, ce serait aussi simple qu’un coup de bistouri ? C’est ce que vante BrightOcular, une méthode américaine dont la Tunisie est devenu un eldorado alors qu’elle reste interdite aux États-Unis.

L’Américaine Tameka « Tiny » Harris (g.) a eu recours à la méthode BrightOcular. © DR/Instagram

L’Américaine Tameka « Tiny » Harris (g.) a eu recours à la méthode BrightOcular. © DR/Instagram

Publié le 26 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

On ne naît plus avec les yeux bleus ou verts, on les choisit. La chirurgie esthétique permet aujourd’hui de changer la couleur de son regard, comme l’a fait il y a peu Tameka "Tiny" Harris. La femme d’affaires africaine-américaine, – et épouse du rappeur T.I. -, s’est offert un regard "gris neige" au cours d’un voyage "en Afrique". En Tunisie, plus exactement, comme elle ne le précise pas sur son compte Instagram, où elle s’est empressée de poster les photos du résultat obtenu grâce à BrightOcular, procédé développé par la société américaine du même non, qui consiste à implanter un iris artificiel dans l’œil du "patient".

Présente en Inde, entre autres, la technique BrightOcular se diffuse aussi en Tunisie, devenue l’une des destinations les plus prisées du tourisme médical grâce à ses médecins formés dans les meilleurs hôpitaux, des tarifs défiant toute concurrence et une prise en charge des séjours de A à Z. Faiza Amouri, conseillère de l’agence de tourisme médical Surgery Beauty, représente BrightOcular dans le pays. C’est elle qui a soumis cette méthode au docteur Montassar Menif, "un des meilleurs chirurgiens tunisiens", il y a deux ans. Celui-ci a depuis opéré une centaine de patients, dont Tameka Harris, pour "5 000 euros sans le billet d’avion". "Et sans dommages postopératoires, assure Faiza Amouri, qui est elle aussi passée sous le bistouri du Dr Menif. "Je ne travaille qu’avec cet excellent chirurgien qui fait d’autres interventions autrement complexes comme l’opération de la cataracte ou la correction de la myopie", assure-t-elle.

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Risque de cécité

"Les patients arrivent, font un bilan complet. Si tout va bien, au bout de 48 heures on fait une incision de 2 millimètres, on y implante la lentille et on referme", détaille le médecin, pour qui ces opérations ne représentent que "2% du chiffre d’affaires". Mais Bright Ocular n’a pas que des aficionados. "Il existe un risque de cécité, en cas de complications comme une poussée de tension oculaire, conséquence quasi inéluctable de ce genre de chirurgie", pointe Damien Gatinel, chef de service à la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild, qui milite pour le maintien de l’interdiction de l’opération en France, du moins dans le cadre de la simple chirurgie esthétique.

"En Europe, on est toujours un peu sceptique sur ce qui se fait aux États-Unis", riposte Faiza. L’opération de BrightOcular y est cependant interdite sauf pour des raisons strictement médicales comme l’albinisme, car des cas de personnes devenues aveugles ont été recensés. "Un suivi très scrupuleux empêche ces graves désagréments", tente de relativiser Faiza.

"Vraie ou fausse, seule l’image compte"

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En dépit des risques, le changement de la couleur des yeux semble répondre à une demande croissante. Outre BrightOcular, il existe déjà une autre méthode pour parvenir au même résultat, celle de Françis Ferrari, médecin basé à Strasbourg qui a développé Neoris. Basé sur le principe de la "keratopigmentation annulaire esthétique", il s’agit de "tatouer" la cornée au moyen d’un laser… Quel regard la société portera-t-elle sur ces pratiques si elles se généralisent ? "Peu lui importe, répond prosaïquement Faiza Amouri. Vraie ou fausse, seule l’image compte."

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Dolores Bakèla

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