Après Ebola, le virus Nipah sur les rangs…

Selon une étude américaine réalisée au Cameroun, le virus nipah a déjà infecté de nombreuses personnes en Afrique. Jusque là seulement observé en Asie, il est potentiellement mortel.

La déforestation causerait la multiplication des contacts entre l’homme et la chauve-souris. © Michal Cizek/AFP

La déforestation causerait la multiplication des contacts entre l’homme et la chauve-souris. © Michal Cizek/AFP

Publié le 19 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Après les filovirus tels Ebola ou Marburg, voici venir le temps des henipavirus, tels le Nipah ou le Hendra ? Ces derniers, selon une étude publiée mardi dans la revue scientifique Nature Communications, ont d’ores et déjà été transmis par des chauves-souris à l’homme en Afrique, alors même qu’ils n’avaient été observés pour l’instant qu’en Australie et en Asie.

Après avoir analysé les échantillons sanguins de 44 chauves-souris frugivores et de 487 personnes dans le sud du Cameroun, les chercheurs américains concluent que près de la moitié des chiroptères et environ 1% des personnes étudiées présentaient des anticorps contre les henipavirus, notamment le virus Nipah. L’étude est donc formelle : les résultats indiquent soit une infection actuelle soit une infection passée…

De récents foyers d’épidémie ont provoqué des syndromes respiratoires aigus et des encéphalites, une transmission de personne à personne et une mortalité de plus de 90% chez les personnes infectées.

la suite après cette publicité

Les chauves-souris comme réservoir

À l’origine de maladies virales émergentes et potentiellement mortelles qui provoquent chez l’homme fortes fièvres, maux de tête, somnolence, toux, douleurs abdominales, nausées, vomissements, voire sommeil comateux et insuffisance respiratoire, hypertension et encéphalites, ces virus partagent avec ceux de type Ebola le même réservoir naturel : les chauves-souris Pteropus.

Pour l’étude, les personnes avaient été divisées en deux groupes, dont l’un avait eu des contacts avec des chauves-souris, et l’autre pas. Dans ce dernier groupe, personne n’a présenté un résultat positif, contrairement au premier où 3 à 4% des sujets étudiés avaient des anticorps, précise l’étude publiée.

La déforestation en cause

la suite après cette publicité

Bien que le virus Nipah soit inoffensif pour les chauves-souris, il a provoqué des infections graves chez plusieurs animaux domestiques, dont les porcs. Il a surtout été à l’origine de plusieurs cas graves et décès chez l’homme en Malaisie, à Singapour, au Bangladesh et en Inde. De récents foyers d’épidémie ont provoqué des syndromes respiratoires aigus et des encéphalites, une transmission de personne à personne et une mortalité de plus de 90% chez les personnes infectées.

Les personnes positives vivaient pratiquement toutes dans des régions ayant connu d’importantes déforestations et qui avaient rapporté avoir manipulé de la viande de chauve-souris, soulignent les chercheurs qui indiquent qu’à ce stade ils ne peuvent pas dire si les personnes infectées au Cameroun sont restées asymptomatiques ou si elles ont développé des maladies. "Nos résultats justifient une surveillance accrue pour déterminer la fréquence de ces transmissions en Afrique et la nécessité d’une collaboration internationale et d’une approche interdisciplinaire pour déterminer la virulence de ces henipavirus africains" concluent-ils.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires