RDC : pour l’accusation, Bemba est « responsable » de la « barbarie » de ses miliciens

Les avocats de Jean-Pierre Bemba tenteront de répondre jeudi aux accusations lancées la veille par le bureau du procureur de la CPI contre l’ancien vice-président congolais, jugé pour trois crimes de guerre et deux crimes contre l’humanité.

Des représentants du procureur, à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, le 12 novembre 2014. © AFP

Des représentants du procureur, à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, le 12 novembre 2014. © AFP

Publié le 13 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le procès de Jean-Pierre Bemba devant la Cour pénale internationale (CPI) touche à sa fin. Mercredi 12 novembre, le bureau du procureur de la CPI a estimé que l’ancien vice-président congolais, accusé de trois crimes de guerre et de deux crimes contre l’humanité, devait être reconnu coupable de la "barbarie" de ses miliciens responsables d’exactions, viols, meurtres et pillages en République centrafricaine.

Les quelque 1 500 hommes en armes de l’ancien chef rebelle ont violé "tout ce qui se trouvait sur leur chemin", tué et pillé la population entre octobre 2002 et mars 2003, assure l’accusation. Celle-ci a évoqué le témoignage d’une victime, violée par trois hommes aux petites heures du matin, notamment avec un cintre et des crosses de fusil.

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"Nous venons devant vous aujourd’hui pour demander que justice soit rendue, que l’accusé Jean-Pierre Bemba soit reconnu responsable et coupable des souffrances des victimes", a déclaré aux juges le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga, lors de son réquisitoire.

"La preuve est au dossier que la population civile de Centrafrique a subi de la pire manière la barbarie des soldats de Jean-Pierre Bemba", a affirmé Badibanga.

"La preuve a été apportée que les soldats qui ont commis ces atrocités étaient sous l’autorité et le contrôle effectif de Jean-Pierre Bemba", a-t-il ajouté. En concluant en trois heures ce résumé de quatre ans de procès, Jean-Jacques Badibanga a assuré aux juges qu’il s’agissait d’un "cas d’école".

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"Vous ne trouverez pas un cas où un supérieur avait plus d’autorité que Jean-Pierre Bemba", a-t-il ajouté : "Il contrôlait tout, intervenait à propos de tout, décidait de tout", a-t-il ajouté.

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Présent dans la salle d’audience, Jean-Pierre Bemba, qui plaide non coupable, a écouté le début du réquisitoire du procureur de manière attentive, prenant régulièrement des notes.

Il est poursuivi, non en tant qu’auteur ou co-auteur mais en tant que "chef militaire", en vertu du principe de la "responsabilité du commandant", ce que conteste catégoriquement la défense, affirmant que ses hommes étaient à l’époque sous le contrôle des autorités centrafricaines.

C’est cette thèse que les avocats de l’ancien chef de guerre tenteront de défendre jeudi.

(Avec AFP)

 

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