Mali : deux nouveaux décès causés par Ebola, des dizaines de personnes en quarantaine

Deux personnes – un ressortissant guinéen et un infirmier malien qui l’avait soigné – sont mortes du virus Ebola ces derniers jours dans une clinique de Bamako. Un médecin malien, considéré comme un cas suspect d’Ebola après avoir été en contact avec ces deux cas, a été mis en observation et plusieurs dizaines de personnes placées en quarantaine.

L’extérieur de la clinique Pasteur, à Bamako, le 12 novembre 2014. © AFP

L’extérieur de la clinique Pasteur, à Bamako, le 12 novembre 2014. © AFP

Publié le 12 novembre 2014 Lecture : 3 minutes.

Alors que les autorités maliennes pensaient avoir circonscrit un premier cas sur leur territoire (celui d’une fillette de deux ans venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes), deux personnes contaminées par le virus sont mortes ces derniers jours dans une clinique de Bamako. Ces deux nouveaux décès sont liés à l’entrée au Mali d’un ressortissant de Guinée, où l’épidémie s’est déclarée en décembre 2013 avant de se communiquer au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes, puis à cinq autres pays.

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Selon une source médicale malienne, un Guinéen de 66 ans est arrivé fin octobre par bus à Bamako pour se faire soigner d’une "insuffisance rénale" à la clinique Pasteur. "À sa mort, on a découvert que deux membres de sa famille étaient déjà morts d’Ebola, mais il l’a caché", a expliqué cette source. D’après le ministère malien de la Santé, un infirmier de 25 ans qui avait soigné ce patient guinéen est décédé mardi après avoir été testé positif le jour même.

Soldats de l’ONU en quarantaine

Le ministère a par ailleurs annoncé des recherches pour identifier les personnes ayant été un contact avec ces deux cas. "Les locaux de la clinique privée qui l’a pris en charge ainsi que le domicile du patient ont été totalement désinfectés et mis en observation", a précisé le ministère, ajoutant que ses services étaient "à pied d’œuvre pour éviter toute propagation du virus à partir de ce cas lié à un cas importé de la Guinée". "Un médecin qui en réalité est un cas suspect d’Ebola est en observation, parce qu’il a été en contact avec les deux personnes décédées, et nous recherchons par ailleurs d’autres personnes ayant côtoyé les personnes décédées mais qui ont regagné leur domicile", a également affirmé un responsable de la clinique sous couvert de l’anonymat.

En outre, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées placées en quarantaine dans la clinique Pasteur. Près de la moitié sont des soldats de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), traités dans l’établissement pour d’autres pathologies au moment de l’annonce, mardi, des deux décès d’Ebola. Un dispositif de sécurité était toujours visible mercredi autour de la clinique.  "Nous sommes une trentaine en quarantaine dans la clinique. Il y a des médecins, des patients, dont une quinzaine de soldats de la Mission de l’ONU à Bamako", a déclaré un médecin, joint par téléphone, déplorant "la pagaille" des conditions d’isolement.

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Situation préoccupante en Sierra Leone

Malgré ce nouveau risque, la lutte contre l’épidémie d’Ebola marque globalement des points, en particulier au Liberia, le pays le plus touché avec environ la moitié des cas et des morts comptabilisés. En Sierra Leone, en revanche, la situation restait préoccupante. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce pays, le deuxième le plus touché, ferait une sous-estimation chronique du nombre de cas et de morts, en particulier dans la région de la capitale, Freetown. D’après le dernier bilan de l’OMS arrêté au 4 novembre, l’épidémie en cours a fait 4 960 morts sur 13 268 cas recensés, dans leur immense majorité au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

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Au plan sportif, la Confédération africaine de football (CAF) a rejeté la demande du Maroc de reporter la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015, prévue du 17 janvier au 8 février, en raison d’Ebola. Elle a en conséquence retiré l’organisation de la compétition au Maroc, dont l’équipe est disqualifiée.

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(Avec AFP)

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