Tunisie – Nida Tounes : après les législatives, le temps des alliances

L’enthousiasme suscité par les législatives tunisiennes du 26 octobre s’estompe. Les résultats sont tellement serrés que les alliances entre partis seront déterminantes.

Des partisans de Nida Tounes à Hammam Lif. © AFP

Des partisans de Nida Tounes à Hammam Lif. © AFP

Publié le 31 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Les résultats préliminaires des élections législatives en Tunisie annoncent certes la victoire, avec 85 sièges, de Nida Tounes, parti fondé par Béji Caïed Essebsi, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, mais soulignent aussi que les islamistes d’Ennahdha ont plus d’un atout en main. En effet, avec 69 sièges, la formation menée par Rached Ghannouchi, est en position de force pour les négociations à venir relatives à la présidence de l’Assemblée et à une participation au gouvernement.

>> Lire nos décryptages des élections : 1/3 : victoire de Nida Tounes, vote sanction ou plébiscite ?, 2/3 : bipolarisation sur fond de désenchantement démocratique et 3/3 : une élection de BCE au premier tour de la présidentielle ?

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Le faible score des partis dits de la famille démocrate, qui ont remporté entre 1 et 4 sièges, ne permettra pas à Nida Tounes d’établir des alliances fiables et d’établir une majorité. Il lui faudra voir du côté du Front populaire (14 sièges), des libéraux d’Afek Tounes (8 sièges) ou de l’Union patriotique libre (UPL, 16 sièges). Tous sans aucun doute verront à la hausse leurs exigences quant à des charges ministérielles, et discuteront leur compatibilité politique.

Une position de choix ?

Dans tous les cas Ennahdha est partie prenante de la dynamique politique du quinquennat qui démarre. Elle a presque le choix de sa position. En tant que parti d’opposition, elle aurait un poids indéniable à l’intérieur de l’Assemblée et pourrait peser sur les décisions. Associée au gouvernement, elle serait associée aux réussites mais ne porterait pas directement la responsabilité d’éventuels échecs qui seront imputés à Nida Tounes en tant que leader du gouvernement.

Cette nouvelle configuration est un effet du vote utile, auquel appelait Nidaa Tounes et qui a empêché, avec un scrutin privilégiant les plus forts, les petites formations d’obtenir des sièges. Une situation qui met le "vainqueur" de ces élections dans une position délicate au regard de l’un de ses arguments de campagne qui avait été le refus de toute alliance avec Ennahdha pour gérer le pays. Un rapprochement avec les islamistes pourrait alors être considéré comme une trahison par ses électeurs, qui, dans les urnes, ont aussi bien sanctionné la mauvaise gouvernance d’Ennahdha, aux commandes du pays de 2012 à 2014, que le choix d’un modèle de société.

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Le président de Nida Tounes le sait, sa formation sera appelée à désigner un chef de l’exécutif qu’elle chargera de constituer un gouvernement, mais il a bien souligné qu’il préférerait renvoyer toute décision concernant les alliances et la composition de l’exécutif après les résultats de la présidentielle.

Si, d’ici le premier tour du 23 novembre, les cartes seront rebattues plusieurs fois, la donne gagnante n’est pas forcément entre les mains des vainqueurs des législatives.

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