Ebola : le codécouvreur du virus, Peter Piot, redoute une propagation en Chine

Le codécouvreur du virus Ebola, Peter Piot, a fait part jeudi de son inquiétude quant aux risques de propagation du virus en Chine, qui a une très importante communauté en Afrique de l’Ouest.

Peter Piot, le co-découvreur du virus Ebola en 1976. © AFP

Peter Piot, le co-découvreur du virus Ebola en 1976. © AFP

Publié le 30 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le professeur belge Peter Piot s’est dit inquiet pour la Chine face à l’épidémie meurtrière d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest. "Des milliers et des milliers de Chinois vivent et travaillent aujourd’hui en Afrique. C’est une situation très différente par rapport aux épidémies précédentes. Il n’est pas impossible que des travailleurs [infectés] retournent en Chine", a expliqué le co-découvreur du virus lors d’un séminaire de médecine organisé jeudi 30 octobre à Tokyo.

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Peter Piot  s’est dit préoccupé du "très faible" niveau de contrôle des épidémies dans les hôpitaux publics en Chine. Il a toutefois reconnu que l’expérience de l’épidémie de SRAS (syndrôme respiratoire aigu sévère) avait permis d’améliorer les choses. "Jusqu’à cette épidémie de SRAS, la Chine n’était pas très ouverte aux nouvelles épidémies, mais depuis lors c’est très différent et beaucoup d’efforts ont été faits", a-t-il reconnu.

"On ne peut pas arrêter les gens de voyager, on verra des malades arriver dans n’importe quel pays, et de ce point de vue je pense que la Chine est particulièrement vulnérable", a poursuivi le professeur.

Les contrôles dans les aéroports à l’étranger : "pas très efficace"

Selon lui, la bataille se gagnera en Afrique même et non par les contrôles dans les aéroports à l’étranger. "Franchement, d’un point de vue scientifique, ce n’est pas très efficace", a-t-il ajouté.

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Plus tôt cette semaine, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères avait assuré que les autorités prenaient les mesures nécessaires face à la menace d’Ebola. "Jusqu’à maintenant, grâce à nos efforts, aucun cas suspect n’a été rapporté, mais nous restons en alerte maximum et nous ne baisserons pas la garde", a déclaré Hong Lei.

Peter Piot, qui dirige à Londres une école de médecine tropicale, a également renouvelé ses critiques contre l’OMS, dont il a dénoncé la "lenteur" à réagir lorsque la crise a éclaté. Enfin, il a estimé que dans un "scénario optimiste" l’épidémie pourrait commencer à décroître aux environs de Noël, tout en mettant en garde : "il suffit d’une seule personne pour que l’épidémie reparte".

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(Avec AFP)

 

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