Ebola – Football : que faire de la CAN 2015 ? Les professionnels répondent

Alors que le sort de la CAN 2015 doit se jouer début novembre, Jeune Afrique a demandé à plusieurs acteurs du football africain de s’exprimer sur son potentiel report. Et leurs avis ne sont pas toujours aussi tranchés que ceux des internautes…

Des supporteurs brandissant un panneau Stop Ebola. © AFP

Des supporteurs brandissant un panneau Stop Ebola. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 24 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

La maintenir au Maroc aux dates prévues (17 janvier-8 février)

C’est le souhait de tous les sélectionneurs consultés, à savoir Claude Le Roy (Congo), Alain Giresse (Sénégal) et Michel Dussuyer (Guinée), dont l’équipe joue ses matchs à domicile à Casablanca. "C’est la solution la plus logique que la CAN ait lieu cet hiver. Le Maroc est un pays bien organisé", explique le premier. "On peut comprendre la réticence des marocains pour des raisons sanitaires", intervient l’ancien attaquant camerounais Patrick Mboma.

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"Il y a la question du calendrier international, déjà surchargé", ajoute Alain Giresse.

"À cette date, le Maroc n’est pas touché, il prend des mesures de précautions. Certains disent que le pays ne serait pas prêt au niveau des infrastructures, mais je n’y crois pas", reprend Le Roy.

>> Lire aussi : Sondage : faut-il reporter la CAN 2015, la déplacer ou l’annuler à cause d’Ebola ?

La maintenir au Maroc, mais à une autre date

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Ali Fergani, ancien capitaine puis sélectionneur l’Algérie, fait partie de ceux qui pensent que la proposition du Maroc de reporter la CAN répond à une certaine logique. "Les Marocains sont dans leur droit. Ils veulent limiter les risques. Quand il y a un cas d’Ebola aux États-Unis ou en Espagne, où même une simple suspicion en France, c’est le branle bas de combat. Imaginez qu’il y ait un mort au Maroc pendant la CAN… Je pense que la reporter permettrait aux autorités sanitaires de mieux s’organiser. On parle de santé publique, il ne faut pas jouer avec cela, même si le risque zéro n’existe pas", alors que Dussuyer s’interroge "la flexibilité du calendrier de la CAN, qu’il faudrait peut-être envisager, comme on le fait pour la Coupe du Monde 2022."

La jouer dans un autre pays

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L’Afrique du Sud et l’Algérie ont renoncé à cette hypothèse, alors que le Ghana et le Nigeria – lequel s’est officiellement débarrassé du virus –  se sont déclarés prêts à accueillir le gratin africain. "Cela serait étonnant, car ces deux pays sont très proches de zones touchées par Ebola", note Michel Dussuyer.

"Si le virus peut venir au Maroc, il peut aller ailleurs", ajoute Giresse.

"Honnêtement, je pense que face à l’ampleur de la maladie, les pays qui se disent candidats au cas où le Maroc renonce se désisteront. Qui voudrait prendre un tel risque, surtout si le virus gagne du terrain ?", s’interroge Fergani.

>> Lire aussi : Ebola : des possibles tests de vaccins dès décembre en Afrique, selon l’OMS

Annuler la CAN

C’est l’hypothèse la moins privilégiée par les internautes et par les personnalités interrogées. "Je n’imagine pas la CAF se priver des recettes économiques de la CAN", suppose Mboma. La perspective de voir la CAF renoncer à sa compétition phare reste faible.

"Mais s’il y a des risques très élevés qu’Ebola frappe le Maroc, alors, qu’on l’annule", affirme Giresse. "L’annuler ? Mais si aucun pays ne veut prendre le risque d’organiser la CAN, nous n’aurons pas le choix ! À moins que la France ou un autre pays européen accepte de le faire, ce dont je doute", suppose ironiquement Fergani. Le gardien international nigérian, Vincent Enyeama, s’est quant à lui déclaré favorable à l’annulation de la CAN 2015, lors d’une intervention sur la chaîne BeInsport.

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