Tunisie : tension sécuritaire à trois jours des législatives

Alors que des hommes armés sont toujours retranchés dans une maison d’une banlieue de Tunis, l’activité d’éléments jihadistes  fait monter la tension sécuritaire de plusieurs crans dans le pays, à trois jours des législatives.

Des membres de la garde nationale tinisienne sont déployés dans la ville de Oued Ellil. © AFP

Des membres de la garde nationale tinisienne sont déployés dans la ville de Oued Ellil. © AFP

Publié le 23 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

(Mis à jour le 24 octobre à 8h30)

Au petit matin, la Tunisie était encore sans nouvelles de l’assaut qui devait être donné contre la maison où se sont retranchés hier des hommes en armes. Des femmes et des enfants étaient également présents dans le bâtiment, situé à Ould Ellil, à 20 kilomètres à l’Ouest de Tunis.

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"Nous avons fait venir des membres de leurs familles pour qu’ils se rendent ou fassent sortir les enfants mais ils ont refusé", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui selon lequel au moins deux hommes, deux femmes et deux enfants étaient dans la maison assiégée. "Il y a deux enfants c’est pour ça que nous n’avons pas donné l’assaut mais l’assaut sera donné dans les heures qui viennent", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a de son côté dénoncé l’utilisation de "boucliers humains", alors qu’un gendarme a été tué par balle et un autre blessé dans la matinée. Les autorités n’ont pas donné d’indications sur l’identité des suspects où sur le groupe auquel ils appartiendraient.

Tension maximale à la veille des élections

La tension est maximale en Tunisie. Deux terroristes lourdement armés ont été arrêtés dans le gouvernorat de Douz (Sud) dans la matinée du jeudi 23 octobre, tandis qu’une mine artisanale a fait deux blessés parmi les militaires stationnés à Sakiet Sidi Youssef, à la frontière algérienne.

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Repère de salafistes jihadistes

Cette région des environs de Tunis est depuis longtemps un repère de salafistes jihadistes. C’est dans la mosquée de Sidi Thabet, à 10 kilomètres de Chebaou, que le chef jihadiste, Abou Iyadh, fondateur du groupe Ansar Al Chariaa en mai 2011, faisait ses prêches au lendemain de la révolution.

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Mohamed Ali Laroui, porte parole du ministère de l’Intérieur, a fait état d’un mort et de plusieurs blessés dans les rangs des forces de l’ordre tandis que le voisinage a été évacué en prévision d’affrontements ultérieurs et que les médias ont été également tenus à distance.

"Il y a (dans la maison) au moins deux hommes, au moins deux femmes et des enfants. Nous avons des informations sur la présence d’explosifs", a déclaré Mohamed Ali Aroui, se refusant néanmoins à employer le terme de prise d’otages, l’une des femmes étant l’épouse d’un des éléments terroristes.

Alerte maximale

Des sources proches de Ridha Sfar, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la sécurité, affirme que les forces sécuritaires sont en alerte maximale par crainte de la multiplication de foyers de confrontation entre terroristes et forces de l’ordre à la veille des élections.

>> Lire aussi : Un scrutin placé sous le signe de la morosité

À plusieurs reprises, depuis septembre, le gouvernement avait averti de la menace terroriste lors du scrutin et les habitants de Tunis ont pu constater un renforcement du maillage sécuritaire.

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