Procès Pistorius : parole à la défense

Trois témoins appelés par la défense d’Oscar Pistorius ont comparu lundi au premier jour de la reprise des audiences du procès du sportif sud-africain.

Oscar Pistorius (d) avec l’un de ses avocats, le 13 octobre 2014 à Johannesburg. © AFP

Oscar Pistorius (d) avec l’un de ses avocats, le 13 octobre 2014 à Johannesburg. © AFP

Publié le 13 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Lundi 13 octobre au matin, premier jour de la reprise des audiences destinées cette fois à déterminer la peine d’Oscar Pistorius, la parole était aux témoins de la défense de l’ex-champion paralympique, reconnu coupable d’homicide involontaire pour avoir abattu sa petite amie Reeva Steenkamp en février 2013.

"Nous sommes face à un homme brisé, qui a tout perdu", a expliqué la psychologue Lore Hartzenberg, qui a suivi Pistorius après le drame: "Il a perdu sa réputation morale et professionnelle, il a perdu des amis, il a perdu sa carrière et par conséquent la possibilité de gagner sa vie et son indépendance financière".

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La psychologue a décrit des séances de thérapie au cours desquelles Pistorius était incapable de parler, se contentant de pleurer et de s’effondrer. Selon elle, le jeune homme de 27 ans "éprouve un sincère remords" et souffre pour la famille de sa victime. "Sur le plan émotionnel, sa perception de lui-même, de sa valeur et de son identité a été gravement atteinte, au point qu’il est peu probable qu’il puisse récupérer complètement des conséquences" de la tragédie, a-t-elle ajouté.

Ce à quoi le procureur Gerrie Nel a contre-attaqué en pointant la douleur de la famille Steenkamp, brisée elle aussi. "Nous avons affaire à un homme brisé, mais lui est bien vivant", a-t-il lancé.

Le second témoin, Joel Maringa, était un travailleur social attaché aux services pénitentiaires sud-africains. Sur la base d’un rapport établi par ses services, il a suggéré que Pistorius soit condamné à un travail d’intérêt général de 16 heures par mois, sous le régime des arrêts domiciliaires pendant trois ans.

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"L’accusé bénéficiera d’une surveillance correctionnelle, et aura la possibilité de se restructurer et de modifier son comportement", a précisé Joel Maringa, dont les services ont en partie pour but de désengorger les prisons sud-africaines surpeuplées.

Les bras au ciel, le procureur Gerrie Nel a explosé, traitant cette proposition d’"inappropriée et choquante!"

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Dans son contre-interrogatoire, ce dernier a demandé à Joel Maringa s’il avait bien conscience de la gravité des faits jugés : la mort d’une jeune femme abattue de quatre balles tirées au jugé à travers la porte de toilettes.

La défense a aussi fait citer le manager Pete Van Zyl qui a énuméré les nombreuses œuvres de charité auxquelles Pistorius consacrait une partie de son temps avant le drame et fait le portrait d’un athlète au grand cœur qui "redonnait espoir, et même plus, donnait des conseils" aux nombreuses personnes qui le sollicitaient.

Les audiences doivent durer plusieurs jours où le procureur pourra lui aussi citer des témoins pour tenter d’influencer la juge en faveur d’une peine plus lourde.

(Avec AFP)
 

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