Ebola : les 10 pays africains les plus exposés à l’arrivée d’un malade sur leur sol

Des chercheurs américains ont tenté de recenser les pays les plus exposés à l’arrivée d’un malade atteint d’Ebola sur leur sol. Sans céder à la panique, certains États africains auraient intérêt à se préparer à une telle éventualité.

Passagers arrivant à l’aéroport de Conakry. © Cellou Binani/AFP

Passagers arrivant à l’aéroport de Conakry. © Cellou Binani/AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 7 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

(Mis à jour le 8 octobre à 18h15)

La France aurait 75% de risques de voir une épidémie d’Ebola démarrer sur son sol dans les prochaines semaines ? Bien que faux, ce chiffre s’est répandu à grande vitesse dans les médias de l’Hexagone. Depuis que les États-Unis ont découvert leur premier cas d’Ebola sur leur sol et que la première transmission hors d’Afrique s’est produite en Espagne, un vent de panique s’est levé.

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Alors, d’où vient ce chiffre alarmiste ? Il s’agit d’une mauvaise interprétation d’une étude, régulièrement mise à jour, menée par des chercheurs de la Northeastern University de Boston qui tentent de modéliser l’évolution de l’épidémie dans les prochaines semaines, en s’appuyant sur les flux de voyageurs et l’augmentation du nombre de malades. Celle-ci s’intéresse notamment aux pays les plus exposés à l’arrivée de malade atteints d’Ebola sur leur territoire.

Les chercheurs ont en réalité distingué deux scénarios possibles. D’abord, celui dans lequel les liaisons aériennes seraient les mêmes qu’avant le début de l’épidémie. Il n’est évidemment plus d’actualité puisque plusieurs grandes compagnies ont arrêté de desservir la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, les trois pays les plus touchés.

Marges d’erreur

Reste le second scénario : celui dans lequel le trafic aérien est réduit de 80%. Cette modélisation serait plus proche de la situation actuelle. "Nous avons pris en compte les fermetures des lignes aériennes annoncées par les compagnies, explique Ira Longini, professeur de biostatistiques, qui a pris part à l’étude. Faute de données, il leur a en revanche été beaucoup plus difficile de prendre en compte les voyageurs terrestres ou encore l’impact des fermetures de frontières décidées par les gouvernements d’Afrique de l’Ouest.

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Bien que la modélisation comporte des marges d’erreur importantes, ainsi que le reconnaissent les chercheurs, elle a l’intérêt de montrer que certains pays sont exposés à ce risque, à l’instar du Nigeria, au Sénégal et des États-Unis. Ainsi, le Ghana (de loin le plus exposé) aurait plus d’une chance sur deux de voir un malade débarquer d’ici fin octobre.

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Mais attention : l’arrivée d’une personne porteuse du virus Ebola ne signifie pas qu’une importante épidémie aura lieu dans le pays concerné. Confrontés à ces évènements, le Nigeria et le Sénégal sont tous deux déjà parvenus à circonscrire le phénomène. Les experts de l’OMS et des ONG sont formels : mieux vaut maintenir les liaisons aériennes, terrestres et maritimes restantes avec les pays concernés pour acheminer le matériel et le personnel essentiels à la lutte contre la maladie. Sinon gare au retour de flamme.

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Pierre Boisselet

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