Mali : l’État veut mieux encadrer l’orpaillage illicite

Troisième pays du continent producteur d’or après l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali tente de contrôler l’activité de ses orpailleurs traditionnels qui prolifèrent dans le pays. Lesquels entrent de plus en plus souvent en conflit avec les grandes compagnies minières.

Un des milliers d’enfants travaillant dans les dangereuses mines d’or traditionnelles du Mali. © AFP

Un des milliers d’enfants travaillant dans les dangereuses mines d’or traditionnelles du Mali. © AFP

Publié le 19 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Du 18 au 20 septembre se tient à Bamako un forum national sur l’orpaillage. Premier du genre au Mali, qui vient de remettre un peu d’ordre dans son secteur minier, l’événement s’est ouvert en présence du président malien en personne, Ibrahim Boubacar Keita, accompagné du ministre malien des Mines Boubou Cissé, des gouverneurs des régions de Kayes, Sikasso, et Koulikoro ainsi que des représentants des orpailleurs traditionnels.

Au Mali, la politique minière se focalisait jusqu’ici sur les grandes exploitations industrielles. "Notre ambition aujourd’hui, c’est d’aider les orpailleurs à mieux développer ce secteur potentiellement porteur et facteur de croissance", a expliqué le ministre Cissé dans un communiqué. Au cours du forum qui regroupe près de 500 participants, les discussions se portent notamment sur la "problématique de l’orpaillage illicite sur les permis miniers" ou sur encore le "cadre juridique et institutionnel de l’orpaillage".

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Cette activité, qui emploie dans le pays entre 20 000 et 40 000 enfants selon Human Rights Watch, fait vivre directement ou indirectement entre 500 000 et 1 million de personnes avec une production de 8 à 10 tonnes d’or par an, selon les estimations de la Chambre des mines du Mali. Mais les conflits entre orpailleurs et compagnies minières se multiplient. Les premiers s’installent sur des sites découverts par les seconds sans leur accord. Et ils utilisent de plus en plus des méthodes, des techniques et des moyens modernes (broyeurs, concasseurs, détecteurs de métaux…).

Affrontements violents

Dernier incident en date, le 3 juillet 2014, des orpailleurs en colère ont pillé et saccagé les installations de la société canadienne African Gold Group (AGG) à Kobada et Foroko, dans le cercle de Kangaba, avant d’y mettre le feu. Les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de F CFA. S’en est suivi un affrontement entre orpailleurs et forces de l’ordre qui a causé la mort d’un gendarme et blessé 8 autres personnes.

Les conflits sont de plus en plus fréquents sur les 300 sites d’orpaillage répertoriés, à quoi il faut ajouter de nombreux accidents. Le 13 septembre à Niaouléni, toujours le même cercle de Kangaba, l’effondrement d’un tunnel a causé la mort de 16 personnes et fait 8 blessés dont un grave.

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"Nous allons former des coopératives d’orpailleurs qui seront encadrées par des jeunes diplômés que nous allons employer. Il n’y aura plus de conflits entre les sociétés minières et les orpailleurs, car ces derniers n’envahiront plus les sites des autres compagnies. Ce nouveau système nous aidera aussi à empêcher les orpailleurs étrangers de travailler illégalement dans ce secteur", assure Abdoulaye Pona, le président de la Chambre des mines du Mali.

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Baba Ahmed, à Bamako

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