Ebola : la Banque mondiale craint « les conséquences économiques catastrophiques de la peur »

Pour la Banque mondiale, plus que le coût direct de l’épidémie d’Ebola (mortalité, morbidité, soins de santé, pertes des jours de travail), le véritable danger réside dans la « réaction de panique alimentée par la peur de la contagion ».

L’épidémie d’Ebola a tué plus de 2 460 personnes sur près de 5 000 cas détectées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). © Zoom Dosso/AFP

L’épidémie d’Ebola a tué plus de 2 460 personnes sur près de 5 000 cas détectées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). © Zoom Dosso/AFP

Publié le 17 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

L’impact économique d’Ebola pourrait être « catastrophique » dans les trois pays foyers de l’épidémie (Sierra Leone, Guinée, Liberia) en raison principalement d’un « facteur peur » qui paralyse l’activité, a mis en garde la Banque mondiale, dans un communiqué publié ce mercredi 17 septembre.

Facteur peur

la suite après cette publicité

« Si le virus continue de se propager dans les trois pays les plus durement affectés (…), son impact économique pourrait être multiplié par huit, infligeant un choc catastrophique à des États déjà fragiles », a indiqué l’institution internationale dans un rapport, pointant également les risques de crise alimentaire.

>>> Lire aussi Ebola : les conséquences économiques s’annoncent sévères

« L’impact économique le plus important de la crise ne résulte pas de ses coûts directs (mortalité, morbidité, soins de santé, pertes des jours de travail) mais d’une réaction de panique alimentée par la peur de la contagion », indique la Banque mondiale. Ce « facteur peur » a déjà été responsable de la quasi-totalité de l’impact économique de précédentes épidémies mondiales (Sras, fièvre H1N1…), souligne la Banque mondiale.

Risque de récession

la suite après cette publicité

Selon les calculs de l’institution basée à Washington, le produit intérieur brut (PIB) cumulé du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone pourrait être amputé de 359 millions de dollars en 2014 et de 809 millions en 2015 si l’épidémie n’est pas contenue. Dans ce dernier scénario, la croissance économique chuterait l’année prochaine de 11,7 point de pourcentage au Liberia et de 8,9 point en Sierra Leone, au risque de faire plonger ces deux pays pauvres en récession.

Voir aussi : Pour S&P, Ebola est sans conséquences immédiates sur la notation des pays africains

la suite après cette publicité

Mobilisation

Les bailleurs de fonds ont accéléré depuis quelques semaines leur mobilisation dans la lutte contre cette épidémie, dont les besoins de financement sont estimés par l’ONU à un milliards de dollars. La Banque mondiale a pour l’instant mobilisé 117 millions de dollars sur l’enveloppe de 230 millions prévue pour appuyer les trois pays les plus affectés par cette épidémie.

À travers le Mécanisme européen de protection civile, les pays de l’Union européenne se sont engagés à hauteur de 150 millions d’euros. Enfin la Banque africaine de développement, l’une des premières organisations internationales à s’être impliquées dans ce combat, à travers un don de 60 millions de dollars à l’OMS, va mobiliser 150 millions de dollars en appui budgétaire aux pays affectés par l’épidémie.

Le gouvernement américain a pour sa part annoncé un plan d’aide de 88 millions de dollars et va déployer 3 000 militaires en Afrique de l’Ouest dans le cadre de cette lutte. Le président américain Barack Obama a d’ailleurs appelé « à agir vite » face à l’épidémie d’Ebola qui a tué plus de 2 460 personnes sur près de 5 000 cas détectées, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

(Avec AFP)

L'eco du jour.

Chaque semaine, recevez le meilleur de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires