RDC : Kengo wa Dondo met en garde contre une modification de la Constitution

Léon Kengo wa Dondo, le président du sénat de la RDC, a mis en garde lundi contre un « changement de Constitution » qui pourrait, selon lui, « menacer » la paix et la cohésion nationale.

Le président du sénat de la République démocratique du Congo, Léon Kengo wa Dondo. © AFP

Le président du sénat de la République démocratique du Congo, Léon Kengo wa Dondo. © AFP

Publié le 15 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Lors de son discours de rentrée parlementaire, prononcé lundi 15 septembre en présence de ministres congolais et de diplomates étrangers, Léon Kengo wa Dondo a été clair. "Il ne faut pas tirer prétexte de la révision constitutionnelle pour aboutir à un changement de Constitution : cela n’est pas prévu par la Constitution en vigueur", a-t-il insisté, faisant référence à un projet de loi de révision constitutionnelle annoncé par le gouvernement, et qui figure à l’ordre du jour de la nouvelle session parlementaire.

Plus tard lundi, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a souligné que le projet de loi relatif aux élections des députés provinciaux figurait "en bonne place" dans l’agenda et qu’il appelait "au préalable une révision constitutionnelle de l’article 197".

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Ce projet est destiné à réformer le mode d’élection des députés des assemblées provinciales. De son côté, l’opposition y voit une manœuvre pour modifier plus en profondeur la Constitution de manière à permettre au président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir à son poste au-delà de 2016. Selon l’article 220 de la Constitution, le président Kabila ne peut pas se représenter en 2016, la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels à deux successifs. Selon l’opposition, c’est cet article que le camp du président cherche à déverrouiller.

Un an de prison ferme pour Ewanga

S’exprimant dans le cadre de la rentrée parlementaire, Aubin Minaku a expliqué que l’Assemblée n’avait reçu "aucune demande de révision au-delà de l’article 197" et que les élus n’avaient pas, "peut-être pour l’instant", à s’exprimer sur un autre article de la Constitution. Léon Kengo wa Dondo a rappelé que la Constitution du 18 février 2006 était le fruit des accords de paix conclus trois ans plus tôt à Sun City (Afrique du Sud) pour mettre un terme à la deuxième guerre du Congo (1998-2003). "Comment peut-on prendre le risque d’altérer ce compromis politique sans menacer la cohésion nationale et la paix sociale ?", s’est interrogé l’ancien Premier ministre face à une assistance silencieuse.

Il a invité la classe politique à "la culture de la paix et de la réconciliation" et à "l’esprit de tolérance et d’alternance", afin de "se concentrer enfin sur les vrais problèmes du peuple : pauvreté, chômage, éducation, santé infrastructures, environnement". Jeudi, le député Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire général de l’Union pour la Nation congolaise (troisième parti d’opposition), a été condamné à un an de prison ferme pour offense au président, après un discours tenu le 4 août lors d’un grand rassemblement contre la modification de la Constitution.

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(Avec AFP)

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