Francophonie – Philippe Suinen : « Voir émerger de nouvelles idées grâce au français »
Philippe Suinen, l’actuel Commissaire général du Forum mondial de la langue française, organisé par l’Organisation internationale de la francophonie, a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».
Depuis deux ans, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a lancé le Forum mondial de la langue française (FMLF), une manifestation culturelle destinée à offrir un espace d’expression et d’échange aux jeunes francophones du monde. Inscrite dans la continuité de la première édition qui s’est tenue à Québec en 2012, la seconde édition se déroulera à Liège en Wallonie, du 20 au 23 juillet 2015, sous le thème de la créativité. L’évènement offrira une nouvelle fois la possibilité aux participants de proposer des idées, de concrétiser leurs projets et de tisser de nouveaux réseaux au sein du monde francophone.
Jeune Afrique : La seconde édition du FMLF se tiendra à Liège. Pourquoi avoir choisi cette ville ?
Philippe Suinen : Liège est la capitale économique de la Wallonie. Cette ville a une personnalité francophone flamboyante, remarquable. On l’appelle le "cap Nord de la Francophonie". Liège est avide d’évènements internationaux et il s’agit d’un "District européen de créativité". Tous ces éléments justifient le choix de la ville de Liège pour l’organisation de ce forum. Liège est, aujourd’hui, une sorte de carrefour entre la latinité et la germanité. Ce forum va lui apporter une notoriété, une extension de réseau.
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Que signifie la thématique de la "Francophonie créative" retenue pour l’édition 2015 ?
Ce qui nous unit, c’est la langue… Ce qui nous différencie, c’est la culture locale… Cette diversité est, précisément, l’ingrédient de base de la créativité. Il s’agit de voir émerger de nouvelles idées grâce au français. Il y a, chez les participants, une soif de découverte et de valorisation de la créativité.
Quels types de projets sont attendus de la part des participants et sur quels critères seront-ils évalués ?
Une vingtaine de jeunes entreprises seront prises en charge. L’appel à projets a été ouvert il y a deux semaines et plus de 260 formulaires en ligne ont déjà été remplis. On n’établit pas une sorte de profil type du "bon projet". On prend en compte le reflet d’une innovation, sa créativité, ses effets sur le développement, sa viabilité et la manière dont il s’inscrit dans les piliers du forum. Les critères de qualité d’un projet sont relatifs à sa planification, à son adéquation et aux profits qu’en tireront les pays en développement. La priorité est accordée aux pays du Sud car la Francophonie est surtout africaine.
On dit que l’Afrique est l’avenir de la Francophonie. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ou faut-il, selon vous, la nuancer ?
Pleinement. Il y a un génie africain, dans les domaines de l’agroalimentaire, des technologies de l’information et de la communication, mais également dans les savoirs traditionnels. Tout cela constitue un fond de génie qui ne demande qu’à être valorisé. L’idée est de s’adresser aux jeunes âgés de 18 à 35 ans, pour accélérer leurs projets. Le tout est bâti sur 5 piliers : l’éducation, l’économie, la participation citoyenne, la culture et les industries culturelles, la langue et la créativité.
En 2012, quelques 2 000 participants étaient présents. Combien sont attendus pour le forum 2015 ?
L’édition 2012 a réuni entre 1500 et 2000 participants. À Liège, nous espérons au moins 1500 participants. On attend environ 400 jeunes des pays du Sud. Nous espérons un mécanisme de suivi du forum.
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Concrètement, comment peut-on participer au FMLF et quels bénéfices peut-on en tirer ?
Il faut remplir un formulaire en ligne pour détailler son projet. On peut aussi s’y inscrire sur base d’intérêt, de curiosité. Nous espérons que les participants en sortirons munis d’un partenariat, de rencontres, de réseau et qu’ils développeront leurs projets dans leurs pays.
Quelles sont les villes candidates pour la 3e édition ? Verra-t-on une édition en Afrique bientôt ?
Je ne sais pas encore mais rien n’est exclu. La semaine passée, j’étais à Dakar et à Abidjan. On sent que ces villes sont demandeuses.
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