Soudan du Sud : trois morts dans le crash d’un hélicoptère de l’ONU

Le crash d’un hélicoptère de la mission onusienne au Soudan du Sud a fait trois morts et un blessé mardi dans le nord du pays. Une enquête est ouverte pour déterminer la cause de la chute dans une zone où les combats sont récurrents.

Un hélicoptère de la mission onusienne au Soudan du sud. © AFP

Un hélicoptère de la mission onusienne au Soudan du sud. © AFP

Publié le 26 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Trois membres d’équipage d’un hélicoptère Mi-8 affrété par la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) ont été tués et un autre blessé quand leur appareil s’est écrasé, mardi 26 août, près de Bentiu, capitale de l’État pétrolier d’Unité situé dans le nord du pays. La mission onusienne a indiqué avoir ouvert une enquête pour déterminer les causes de la chute de l’hélicoptère, qui s’est abîmé dans une zone où des combats sont régulièrement signalés.

De conception soviétique remontant aux années 1960, le Mi-8, appareil multitâche civil ou militaire, continue d’être très largement utilisé à travers le monde. "La mission a perdu le contact à 14H28 (11H28 GMT) avec l’hélicoptère, qui effectuait un vol de routine de transport de fret de Wau vers Bentiu", avait-elle précisé. Wau est située à environ 350 km au sud-ouest de Bentiu.

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Bentiu, un des principaux foyers d’affrontements

D’intenses combats ont été signalés depuis la mi-août dans la région de Bentiu, un des principaux foyers d’affrontements du conflit qui fait rage depuis décembre 2013 entre l’armée loyale au président Salva Kiir et les troupes mutinées fidèles à son ancien vice-président Riek Machar.

Des milices tribales, plus ou moins autonomes, combattent dans chacun des deux camps. Bentiu, qui a changé plusieurs fois de mains depuis décembre, a été le théâtre de terribles massacres ethniques et est largement détruite et désertée.

Plus de 40 000 personnes fuyant les violences, mais aussi de plus en plus poussées par le manque de nourriture, s’entassent dans la base de l’ONU à Bentiu, inondée en raison des pluies saisonnières. Une partie des forces rebelles dans l’État d’Unité sont sous le commandement de Peter Gadet, un chef de guerre rallié à Riek Machar et qui fait l’objet de sanctions des États-Unis et de l’Union européenne pour des atrocités commises par ses troupes.

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Des membres de l’Igad capturés

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Samedi, une équipe de vérification du cessez-le-feu de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) – une organisation est-africaine qui assure la médiation dans le conflit – ainsi que l’équipage de l’hélicoptère qui la transportait, avaient été capturés près de Bentiu et retenus durant 24 heures par les troupes de Peter Gadet, avant d’être récupérés par la Minuss. L’un de ses membres était mort en détention, de cause naturelle selon la Minuss.

Mi-décembre 2012, un an avant le début du conflit, l’armée sud-soudanaise avait abattu, officiellement par erreur, un Mi-8 de la Minuss, tuant ses quatre membres d’équipage. Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes, ont été tuées dans les combats et les massacres sur des bases ethniques qui les accompagnent, et plus de 1,8 million de Sud-Soudanais chassées de chez eux depuis le début du conflit actuel dans le plus jeune État du monde. Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, après des décennies de guerre contre Khartoum.

Lundi, Salva Kiir et Riek Machar ont signé un nouvel engagement à cesser les hostilités. La médiation régionale leur a donné un nouveau délai de 45 jours pour former un gouvernement d’union nationale, et a brandi encore la menace de sanctions.

(Avec AFP)

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