RDC : le dernier rapatriement de réfugiés angolais a commencé

Le rapatriement des réfugiés angolais en RDC touche à sa fin. La dernière opération de retour a débuté mardi à Kinshasa.

Des candidats au retour en Angola, en RDC. © AFP

Des candidats au retour en Angola, en RDC. © AFP

Publié le 19 août 2014 Lecture : 2 minutes.

La dernière opération de rapatriement volontaire des réfugiés angolais installés en République démocratique du Congo (RDC), pour certains depuis 1962, début de la longue guerre d’indépendance contre le Portugal, a commencé mardi 19 août à Kinshasa.

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En tout, 29 000 Angolais seront rapatriés, s’ajoutant aux 76 000 qui sont déjà rentrés au pays depuis 2003, début des opérations de rapatriement volontaire organisées de concert par le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), la RDC et l’Angola.

Pain et sardines

Le premier convoi comptait 500 personnes parties en train de la gare centrale de Kinshasa, après le lancement officiel de l’opération par le ministre de l’Intérieur Richard Muyej. Le convoi passera une nuit dans le centre de transit à Kimpese (sud-ouest de la RDC). La suite du voyage se fera par bus, a indiqué à l’AFP Céline Schmitt, porte-parole du HCR.

Avant leur départ, le HCR a procédé à un appel, à une vérification des documents d’identité, puis les anciens réfugiés ont été embarqués par famille dans sept wagons. Ils ont chacun reçu une ration alimentaire (1 pain, 2 boîtes de sardines, 1 litre d’eau et 1 paquet de biscuits) pour le voyage d’environ cinq heures qui les mènera à Kimpese, où un repas complet doit leur être servi .

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"Si ça ne marche pas, je retournerai en terre congolaise"

Des vagues de rapatriement avaient eu lieu de 2003 à 2007 et en 2011-2012. Un accord tripartite signé fin juillet à Luanda (Angola) entre l’Angola, la RDC et le HCR a permis l’organisation de la dernière opération, qui pourrait durer jusqu’en 2016.

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Mme Schmitt a expliqué que les modalités d’intégration professionnelle ont été discutées par les autorités angolaises. Mais certains s’inquiètent et prévoient une solution de repli. "Si ça ne marche pas, je retournerai en terre congolaise", a affirmé M. Miala Pedro, qui a passé 44 ans en RDC.

"Ce n’est pas sûr de trouver un emploi en Angola", a renchéri Zinga Pedro, un enseignant de français qui a perdu ses parents alors qu’il fuyaient la guerre. Lui est marié à une Congolaise, et rentre au pays sur pression de sa famille en Angola. Zinga a la chance de rentrer avec sa femme et ses quatre enfants : environ 1 500 couples mixtes sont obligés de vivre séparément le temps que le conjoint congolais obtienne son visa d’entrée en Angola…

18 000 ont choisi de rester

Une cérémonie symbolique est prévue mercredi de part et d’autre de la frontière RDC-Angola. Une fois en Angola, les ex-réfugiés seront convoyés chez eux, à travers les différentes provinces du pays.

Les Angolais sont estimés à près de 48.000 en RDC. Si environ 29 000 veulent rentrer chez eux, quelque 18 000 ont choisi de rester dans leur terre d’accueil. Sur ces 18 000, 12 000 ont déjà obtenu leur carte de séjour et les 6 000 autres les obtiendront bientôt, a assuré la porte-parole du HCR. Les ressortissants de l’Angola ont trouvé refuge en RDC par différentes vagues : d’abord de 1962 à 1975, pendant la guerre d’indépendance contre le colon portugais, puis de 1999 à 2002, après la guerre civile.

(Avec AFP)

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