Bruxelles : quand le chef du protocole arrache le niqab d’une princesse qatarie

Ivre, il… arrache le mauvais niqab ? Jean-Marie Pire, le chef du protocole de la ville de Bruxelles, n’a en tout cas pas fini d’entendre parler de cette histoire. Jeudi dernier, il a tout bonnement dévoilé de force une touriste dans le centre de la capitale belge. Problème : l’intéressée était une princesse qatarie, qui a porté plainte.

Photo d’illustration. © AFP

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Publié le 19 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Certes, ce n’est pas un incident diplomatique majeur. Mais l’affaire risque de gêner aux entournures les relations entre le royaume de Belgique et l’émirat du Qatar. Jeudi 14 août, le chef de protocole de la ville de Bruxelles, en dehors de ses heures de service, rapporte La Libre Belgique, a arraché le voile intégral d’une passante. Celle-ci, accompagnée de deux autres femmes, demandait son chemin en anglais dans le centre-ville de la capitale belge.

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"J’ai répondu que je ne parlais pas aux gens dont je ne pouvais voir le visage. Par cette réponse, je voulais clairement leur faire comprendre que le port du niqab était interdit en Belgique. Comme mon interlocutrice ne semblait pas m’écouter, je lui ai retiré son voile intégral. Je n’aurais pas dû faire cela, je le reconnais, mais ce qu’elle faisait n’était pas légal non plus", a confié au quotidien belge Jean-Marie Pire, 60 ans et qui gère depuis 10 ans le protocole de Bruxelles.

Oreilles en sang

Problème : ce qui aurait pu rester une "simple" affaire d’indélicatesse a viré à l’incident diplomatique. En effet, sous le niqab en question se trouvait une ressortissante qatarie ayant le rang de princesse dans l’Émirat, en tant que membre de la famille royale, même si les liens précis avec l’émir n’ont pour le moment pas été établis.

L’intéressée a donc aussitôt pris contact avec l’ambassade du Qatar à Bruxelles et déposé plainte, témoignant que l’incident se serait accompagné, selon elle, de gestes violents. Elle affirme notamment qu’en lui ôtant son niqab, le chef du protocole lui aurait arraché ses boucles d’oreilles, lui mettant les oreilles en sang. Pire, selon d’autres témoignages, au moment de l’incident, Jean-Marie Pire aurait été ivre. Ce que celui-ci dément catégoriquement : "Il était trois heures de l’après-midi. D’ailleurs, je ne bois jamais."

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L’ambassade du Qatar a confirmé l’incident, sans faire plus de commentaires. Quoi qu’il en soit, le parquet de Bruxelles a bel et bien décidé d’ouvrir une enquête concernant l’affaire… pour coups et blessures. Mais une amende a également été infligée à la fameuse princesse qatarie : en Belgique, en effet, le port du voile intégral est prohibé.

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Par Mathieu OLIVIER

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