Hervé Renard : « La Côte d’Ivoire, c’est un nouveau palier »

Quelques heures après sa nomination pour deux ans à la tête des Éléphants ivoiriens, Hervé Renard (45 ans) a livré ses premières impressions à « Jeune Afrique ». L’ancien sélectionneur de la Zambie s’envole vendredi pour Abidjan, où un emploi du temps chargé l’attend.

Hervé Renard à Libreville lors de la finale de la Can Zambie-Côte d’Ivoire le 12 février 2012. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Hervé Renard à Libreville lors de la finale de la Can Zambie-Côte d’Ivoire le 12 février 2012. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Alexis Billebault

Publié le 1 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Comment va s’organiser votre emploi du temps avec la Côte d’Ivoire, qui recevra la Sierra Leone le 5 ou le 6 septembre avant de se rendre au Cameroun, le 10 ?

Hervé Renard : Je rejoins Abidjan ce vendredi, et dimanche, j’assiste à la finale de la Coupe entre l’ASEC et le Séwé Sport. Inutile de vous préciser que je vais m’installer à Abidjan. C’est quelque chose d’indispensable à mes yeux. Vous allez me dire qu’à 98 %, tous les internationaux ivoiriens évoluent en Europe. C’est vrai, mais vivre en Afrique est très important, pour échanger avec les entraîneurs locaux, mais aussi pour observer des joueurs qui jouent au pays. En Côte d’Ivoire, il y a forcément de la qualité. Pourquoi ne pas s’inspirer de ce que fait Stephen Keshi au Nigeria ? Depuis qu’il est en place, il s’appuie sur les expatriés, mais appelle toujours des locaux.

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On s’attendait à vous voir revenir en Afrique un jour, mais pas aussi vite après votre départ de Sochaux en mai dernier. Car vous avez eu des contacts avec Lyon, le FC Bâle, et plusieurs clubs anglais…

Oui. Mais je me doutais aussi qu’il y aurait des opportunités en Afrique en juillet et août… J’ai été contacté juste après le départ de Sabri Lamouchi, mais la fédération ivoirienne a reçu 37 candidatures. C’était donc loin d’être gagné… J’ai ensuite expliqué pourquoi j’étais intéressé, quelle était ma vision des choses, ma façon de procéder, mes objectifs, etc… On m’a choisi, et c’est une très belle opportunité, car la Côte d’Ivoire, par rapport à l’Angola ou la Zambie, c’est pour moi un nouveau palier. On va d’abord essayer de se qualifier pour la CAN, car c’est le premier des objectifs… L’autre sera d’en gagner une…

On parle beaucoup de cette génération dorée ivoirienne, mais elle n’a jamais rien remporté d’autre que les concours de pronostics. Comment expliquez-vous cette énigme ?

Je ne sais pas vraiment… Deux fois, en 2006 et en 2012, la Côte d’Ivoire s’est inclinée en finale de la CAN. Et à chaque fois aux tirs au but. Cela se joue à rien, et si une seule fois, cela s’était terminé à son avantage, vous ne me poseriez pas cette question. N’oubliez pas aussi que les Ivoiriens ont participé à trois phases finales de Coupe du Monde consécutives (2006, 2010, 2014). Pour moi, depuis dix ans, c’est sans doute la sélection la plus régulière d’Afrique, et une des deux ou trois meilleures. Mais c’est une équipe qui a sans doute besoin d’un souffle nouveau. Certains joueurs en font partie depuis très longtemps…

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Vous allez devoir travailler avec des joueurs de la dimension de Yaya Touré ou Didier Drogba…

Oui, et il me faudra gagner leur confiance. Avoir un discours simple, clair, précis. C’est bien sûr la première fois dans ma carrière d’entraîneur que je vais diriger des vraies stars, et une équipe autour de laquelle il y a beaucoup de pression et de passion. Je le savais en me portant candidat, et je ne vais pas fuir mes responsabilités…

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À propos de Drogba, on ne sait toujours pas s’il poursuivra ou non sa carrière internationale…

Je n’en sais pas plus que vous. J’espère échanger et rencontrer le joueur prochainement. C’est à lui et à lui seul de dire s’il veut continuer ou non avec sa sélection. Il arrive à un âge (36 ans) où ce genre de question se pose naturellement. Donc je ne vais pas émettre le moindre commentaire avant d’avoir parlé avec Didier.

Patrice Beaumelle, votre ancien adjoint en Angola et en Zambie, sera-t-il de l’aventure ?

Je l’espère. C’est à lui de décider. Je vais également travailler avec un adjoint local, comme je l’ai fait en Zambie ou en Angola. Car je vais également m’occuper de la sélection locale, qui tentera de se qualifier pour le CHAN 2016…

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