Notation : 10 pays africains passés au crible

Le Rwanda a été noté B+ par l’agence Fitch Ratings. Comment expliquer que ce pays, avec un PIB de 7,5 milliards de dollars, soit mieux noté que le Ghana (48 milliards de dollars) ou l’Égypte (272 milliards de dollars) ? « Jeune Afrique » propose un décryptage des facteurs qui influencent l’évaluation du risque souverain en Afrique.

Les notations attribuées aux pays africains par les agences internationales sont assez similaires.

Les notations attribuées aux pays africains par les agences internationales sont assez similaires.

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Publié le 31 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

L’agence britannique Fitch Ratings a revu à la hausse la note du Rwanda, le 25 juillet, la relevant de B à B+, avec des perspectives stables.

Cette décision qui permet au Rwanda de rejoindre le groupe jusqu’ici assez fermé des États notés B+ par Fitch (Kenya, Mozambique et République du Congo), est l’occasion de revenir sur la forte hétérogénéité existant parmi les pays africains, malgré la similarité des notes qui leur sont attribuées par les agences internationales.

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Le PIB : un facteur parmi d’autres

Cela est tout à fait « normal », s’empressent de rappeler les agences de notation : lorsqu’il s’agit d’évaluer sa solvabilité, le poids économique d’un pays n’est qu’un des (nombreux) indicateurs pris en compte.

À cette aune – celle du risque qu’un pays fasse défaut sur sa dette – un « poids mouche » comme le Rwanda avec un PIB de 7,45 milliards de dollars en 2013 dispose aujourd’hui d’une note meilleure que des pays en crise aiguë comme la Grèce (B, avec un PIB de 241,72 milliards de dollars) ou l’Égypte (B-, 272 milliards de dollars). 

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De même, l’Ouganda, avec un PIB par tête de seulement 572 dollars fait jeu égal avec les Seychelles (14 420 dollars) et la Côte d’Ivoire (1521 dollars). 

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Analyse structurelle

Une combinaison de nombreux facteurs se complètent et compensent les lacunes d’un pays dans tel ou tel domaine, explique un analyste de Fitch Ratings depuis Londres.

Ainsi des données structurelles telles que le niveau de l’endettement et des déficits publics, la diversification de l’économie ou le niveau des réserves externes permettent de juguler la faiblesse de la croissance économique ou le niveau du produit intérieur brut.

Les Seychelles par exemple où l’économie tertiaire représente plus de 80 % de la valeur ajoutée nationale sont moins exposées à un retournement des cours mondiaux de l’énergie que la République du Congo, dix fois plus riche pourtant, mais dont les revenus proviennent en grande partie des hydrocarbures.

Le niveau de la dette et des déficits publics influent également sur la probabilité d’un pays de se retrouver en situation de défaut de paiement sur ses engagements. Ainsi la notation du Ghana – dont les comptes publics se sont fortement dégradés au cours des derniers semestres – est inférieure d’un cran à celle du Rwanda, dont le PIB est six fois plus petit et où le revenu par habitant est trois fois plus faible.

Capital humain

Enfin, des facteurs sociaux, liés à la qualité des institutions d’un État et au niveau de développement du capital humain de ses habitants peuvent influencer l’évaluation faite de la stabilité fiscale d’un pays. Le niveau d’alphabétisation et de scolarisation ayant notamment un impact sur les perspectives de croissance à long terme du pays – et par voie de conséquence sur sa fiabilité.

L’indice de développement humain ou la familiarité de la population avec les nouvelles technologies témoignent des capacités d’une économie à tirer profit des opportunités qu’offre la mondialisation. Ce sont eux aussi des facteurs importants dans l’évaluation du risque d’un pays.

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