Le FMI accorde au Maroc une nouvelle « ligne de précaution » de 5 milliards de dollars

Le Fonds monétaire international (FMI) a renouvelé la ligne de protection ouverte en faveur du Maroc. Valable sur deux ans, ce mécanisme permet au pays de se financer à hauteur de 5 milliards de dollars en cas de chocs macroéconomiques externes.

Le FMI a précisé que l’accord conclu au titre de la ligne de précaution et de liquidité était d’une durée de deux ans. © AFP

Le FMI a précisé que l’accord conclu au titre de la ligne de précaution et de liquidité était d’une durée de deux ans. © AFP

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Publié le 29 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé le 28 juillet le renouvellement pour deux ans de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) accordée en août 2012 au Maroc.

Ce mécanisme financier fonctionne comme un « découvert » mis à la disposition d’un pays afin de l’aider à répondre rapidement à des chocs exogènes soudains. Cette nouvelle LPL donne au Maroc le droit de se financer à hauteur de 5 milliards de dollars – 4,5 milliards de dollars durant la première année – auprès de l’institution internationale pour compenser une forte détérioration de sa balance extérieure. La précédente ligne de précaution, qui arrive à expiration dans quelques semaines, portait sur 6,2 milliards de dollars.

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L’économie marocaine pourrait être affectée par une flambée des prix du pétrole

Risques extérieurs

« L’environnement extérieur du Maroc reste soumis à plusieurs risques, rappelle le FMI dans un communiqué. L’économie marocaine pourrait être affectée par une croissance plus lente que prévue en Europe, une volatilité accrue des marchés financiers ou encore une flambée des prix du pétrole en raison de tensions géopolitiques. »

En assurant que le Maroc pourra réagir à une brusque augmentation de son déficit extérieur, ce mécanisme renforce la confiance des prêteurs étrangers, des investisseurs et des agences de notation au sujet de la résilience du pays. Ce qui se reflète notamment dans ses capacités à emprunter sur les marchés internationaux.

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Un argument important au vu de l’étonnement soulevé par le coût de la première LPL – 18 millions d’euros entre 2012 et 2013 – dans laquelle le gouvernement marocain n’avait au demeurant pas pioché. « Les autorités marocaines ont indiqué qu’elles traiteraient l’accord avec autant de précaution que le précédent », rappelle laconiquement le communiqué du FMI. Le pays s’est engagé, poursuit la même source, à ne recourir à la présente ligne de précaution qu’en cas de détérioration significative de sa position extérieure.

Suivi des réformes

Mais plus encore, cette « autorisation de découvert » accordée par le FMI étant soumise à un suivi régulier assuré par les équipes de l’institution internationale, son renouvellement est également un signal de « l’orthodoxie » des politiques économiques suivies par le pays. C’est ce que laisse entendre l’agence de notation Fitch Ratings dans un document publié le 29 juillet.

« Cette nouvelle ligne est un reflet de la bonne performance du Maroc dans le cadre du précédent programme de réformes, qui a vu l’adoption d’une révision des [mécanismes de] subventions et la remise sous contrôle des salaires et des investissements publics qui avaient rapidement augmenté à la suite du ‘printemps arabe’ ».

Le renouvellement de cette ligne est aussi un signal de « l’orthodoxie » des politiques économiques suivies par le pays

Dans sa note, Fitch applaudit le renouvellement de ce mécanisme qui constitue selon elle un signe que le Maroc poursuivra les réformes engagées dans le domaine des subventions et des salaires publics. L’agence basée à Londres rappelle par exemple que ces mesures ont permis de réduire le déficit public de 7,3 % en 2012 à 5,4 % l’an dernier et qu’il devrait atteindre 4,3 % en 2015.

La réforme du régime des subventions à l’énergie, explique Fitch Ratings, a contribué à faire baisser le déficit courant du Maroc de 2 points en 2013 à 7,5%, du PIB. Les réserves internationales de la Banque centrale du Maroc se sont elles améliorées durant cette période, passant de 18 milliards de dollars en 2013 à 21 milliards de dollars à la mi-juillet.

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