Vol AH 5017 : les deux boîtes noires transférées à Paris

Les deux boîtes noires de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé au Mali ont été transférées dimanche soir de Bamako à Paris, où elles doivent être analysées. 

Des débris de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé au Mali, à l’ouest de Gao, le 26 juillet. © AFP

Des débris de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé au Mali, à l’ouest de Gao, le 26 juillet. © AFP

Publié le 28 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Les deux boîtes noires du vol AH5017, qui s’est écrasé jeudi dernier dans le nord du Mali, ont été acheminées dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 juillet de Bamako à Paris. La première boîte noire avait été récupérée vendredi par l’armée française sur le site du crash, dans la zone de Gossi, à environ 100 km de Gao, la plus grande ville du nord malien. La seconde l’avait été samedi par des experts de la mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Toutes deux avaient été acheminées à Gao, où est basé un centre de gestion des opérations concernant le crash. Elles ont ensuite été emmenées dimanche à Bamako, par une délégation conduite par le ministre malien des Transports Mamadou Hachim Koumaré et son homologue algérien Amar Ghoul. "Elles vont être remises aux autorités françaises" associées à l’enquête sur l’accident, une mission confiée à un responsable de la gendarmerie malienne qui a quitté Bamako pour la France dimanche soir.

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Réunion de suivi à l’Élysée

L’avion d’Air Algérie, un McDonnell Douglas MD-83 loué auprès de la société espagnole SwiftAir, était parti de Ouagadougou pour Alger dans la nuit du 23 au 24 juillet. Il s’est écrasé 50 minutes après le décollage. Aucune des 118 personnes à bord – 112 passagers (54 Français, 23 Burkinabè, huit Libanais, six Algériens et des ressortissants d’autres pays) et les six membres, espagnols, de l’équipage – n’a survécu.

Pays le plus touché par le drame, la France met pour trois jours ses drapeaux en berne à partir de lundi. Une réunion de suivi du dossier est par ailleurs prévue lundi matin à l’Élysée. Y participeront, outre le président François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls et les ministres concernés par le dossier. Au niveau judiciaire, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire pour "homicides involontaires". Dimanche, le gouvernement malien a assuré que le Mali avait fait de même après l’annonce de la découverte des débris de l’avion. Samedi, le Burkina Faso avait annoncé l’ouverture par le procureur de Ouagadougou d’une enquête judiciaire pour rechercher les causes de la catastrophe.

Une enquête de plusieurs semaines

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"La coopération internationale est à l’oeuvre pour que nous sachions ce qu’il est advenu de l’appareil (…). Ce qui doit être fait, le sera en partenariat entre nos différents pays : l’Algérie, la France, le Burkina Faso et le Mali", a assuré le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Dépêchés par Paris, une vingtaine de gendarmes et de policiers ainsi qu’une équipe du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français sont depuis samedi dans le nord du Mali. Les investigations – consistant à "recueillir le maximum d’informations" sur l’avion et l’accident mais aussi à collecter diverses données, qui seront ensuite analysées – pourraient durer "plusieurs semaines, voire plusieurs mois" d’après Rémi Jouty, chef du BEA. Selon lui, il est actuellement "trop tôt pour faire la moindre hypothèse" sur la cause de l’accident, alors que plusieurs spécialistes ont évoqué les mauvaises conditions météorologiques.

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"Des débris partout"

Depuis vendredi, les visites se sont multipliées sur le site de l’accident, sécurisé par les forces maliennes, celles de la Minusma et des militaires français. En plus des autorités burkinabè, maliennes et françaises, des proches de familles de victimes s’y sont rendus en hélicoptères au départ de Ouagadougou. Des journalistes burkinabè et de la presse internationale ont aussi été conduits sur place à partir de la capitale burkinabè.

Au Burkina, des proches de victimes de diverses nationalités ont indiqué leur espoir de connaître la vérité sur le crash, mais surtout de récupérer des corps ou des restes de corps. Mais, selon le chef d’état-major particulier du président burkinabè, le général Gilbert Diendiéré, la récupération des dépouilles mortelles serait extrêmement difficile, voire quasiment impossible, l’avion s’étant désintégré en s’écrasant, avec des débris éparpillés sur une grande étendue. "Je ne pense pas qu’on puisse reconstituer les corps (…), ils ont été éparpillés, dispersés. Je ne suis pas sûr qu’on puisse (en) retrouver certains", a-t-il prévenu samedi.

(Avec AFP)

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