Libye : 100 morts dans des combats entre milices, les Occidentaux quittent le pays

L’escalade des violences en Libye a poussé dimanche des capitales occidentales à rappeler leurs ressortissants. Près de 100 personnes ont été tuées en deux semaines de combats entre milices rivales à Tripoli.

Nuage de fumée lors de combats entre milices près de l’aéroport de Tripoli, le 24 juillet 2014. © AFP

Nuage de fumée lors de combats entre milices près de l’aéroport de Tripoli, le 24 juillet 2014. © AFP

Publié le 28 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

La Libye est plongée dans le chaos. Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé diffusé dimanche 27 juillet, au moins 97 personnes ont été tuées et plus de 400 autres blessées en deux semaines de combats entre milices à Tripoli. Ces combats meurtriers a conduit plusieurs pays occidentaux à rappeler leurs ressortissants, au lendemain de l’évacuation du personnel diplomatique américain.

À Bengahzi, dans l’est du pays, au moins 38 personnes, des soldats pour la plupart, ont été tuées en 24 heures dans des combats entre l’armée et des groupes islamistes. Dans la capitale, des combats entre milices faisaient toujours rage dimanche autour de l’aéroport et dans plusieurs autres quartiers du sud de la capitale, où se concentrent les affrontements depuis le 13 juillet.

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Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatti, a indiqué dimanche que 23 personnes, dont des Égyptiens, ont été tuées dans la chute d’une roquette sur leur maison. Dans ce climat de violences, des pays européens, dont le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont enjoint leurs ressortissants de quitter la Libye où un convoi de l’ambassade britannique a été attaqué dimanche sans faire de victime. "Tôt ce matin, un convoi de l’ambassade britannique a fait l’objet d’une tentative de vol de voiture. Des coups de feu ont été tirés sur nos véhicules (…). Tout le personnel de l’ambassade est sain et sauf et personne n’a été blessé", a déclaré Bob Phillipson, porte-parole de l’ambassade.

Situation "imprévisible"

Les États-Unis, dont l’ambassade est située sur la route de l’aéroport, ont évacué leur personnel diplomatique samedi par voie terrestre, sous couverture aérienne. "La situation est extrêmement imprévisible et incertaine", a souligné dimanche le ministère allemand des Affaires étrangères. Londres a aussi appelé les ressortissants britanniques à "partir maintenant par des moyens privés", déconseillant tout voyage en Libye. D’autres pays comme la Belgique, la Turquie, l’Espagne ou Malte ont lancé le même appel à leurs citoyens.

Face à ces départs, le ministère libyen de la Santé a mis en garde contre une pénurie en personnel médical, notamment après l’annonce des Philippines de l’évacuation de leurs ressortissants, dont font partie 3 000 médecins et infirmiers. En plus de l’insécurité, les ressortissants étrangers et les habitants de Tripoli font face à une dégradation sans précédent des conditions de vie, avec des coupures fréquentes d’électricité et d’eau courante, en plus d’une pénurie de carburant.

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Les affrontements autour de l’aéroport ont éclaté le 13 juillet, après une attaque menée par des combattants islamistes et d’ex-rebelles de la ville de Misrata (200 km à l’est de Tripoli), qui tentent de chasser de l’aéroport leurs anciens compagnons d’armes venus de Zenten. Considérés comme le bras armé de la mouvance libérale, les ex-rebelles de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) contrôlent l’aéroport ainsi que plusieurs autres sites militaires et civils du sud de la capitale. Selon des experts libyens, ces combats participent d’une lutte d’influence entre courants politiques, après les législatives du 25 juin. Les libéraux auraient remporté plus de sièges que les islamistes, qui tentent désormais de marquer des points sur le plan militaire.

Combats meurtriers à Benghazi

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Le nouveau Parlement, qui siègera à Benghazi, doit entrer en fonction le 4 août. Il aura pour première tâche d’arrêter les violences qui entravent la transition démocratique en Libye. Mais des incertitudes planent déjà sur la capacité des élus à se réunir au moment où la ville est le théâtre d’affrontements quasi-quotidiens. Ainsi, 38 personnes ont été tuées entre samedi et dimanche, dans de nouveaux combats entre l’armée et des milices islamistes.

Selon une source militaire, des groupes islamistes ont lancé samedi une offensive contre le quartier général de l’unité des Forces spéciales de l’armée, près du centre de la ville, et des combats avec les soldats s’en sont suivis.

(Avec AFP)

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