Élections en Tunisie : la mobilisation des électeurs est-elle dans l’impasse ?

À trois mois des élections législatives et présidentielle tunisiennes, le pays peine à convaincre ses électeurs de s’inscrire sur les listes électorales. Retour sur les causes – et les solutions envisagées – d’une démotivation générale.

Un bureau d’inscription à Tunis, le 23 juin. © AFP

Un bureau d’inscription à Tunis, le 23 juin. © AFP

Publié le 24 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Les élections législatives et présidentielles prévues en Tunisie, le 26 octobre et le 23 novembre 2014, devraient ouvrir un nouveau chapitre après celui d’une transition postrévolutionnaire complexe et agitée.

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Mais le passage à cette étape exige aussi que les électeurs se rendent aux urnes. Or sur un corps électoral de 7,5 millions de citoyens, en 2011, pour les élections de la Constituante, premier scrutin libre tenu en Tunisie, seulement 3,5 millions de personnes avaient alors pris la peine de s’inscrire. Pour pallier cette défection, l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) avait autorisé le vote sur simple présentation de la carte d’identité.

Un scénario qui risque de se reproduire en 2014. Malgré l’appel à inscription via les médias, sur les 4 millions d’électeurs non référencés auprès de l’Isie, seulement 520 000 se sont inscrits avant l’échéance du 22 juillet, date de clôture des listes.

Cette démobilisation qui s’explique par la démotivation des Tunisiens fatigués par les joutes politiques stériles, mais également par le choix de la période d’inscription qui coïncide avec le ramadan et les vacances. L’Isie, version 2014, qui n’a pas pris en compte l’expérience et les processus mis en place par son homologue de 2011, accumule donc les incongruités.

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C’est pourquoi elle a finalement accepté de proroger jusqu’u 29 juillet les inscriptions ; seulement, sur les sept jours de cette semaine-là, cinq sont chômés en raison de la fête de la République et de l’Aïd.

On aurait pu ouvrir les bureaux depuis le mois de mai.

Wided Bouchamaoui, présidente du patronat tunisien, partenaire du quartet qui veille à l’application de la feuille de route établie par le dialogue national – validée par la grande majorité des partis-, réclame qu’une nouvelle session d’inscriptions soit ouverte dès la fin août.

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"Ce qui se passe est incompréhensible, on aurait pu ouvrir les bureaux depuis le mois de mai", estime pour sa part Tarek de l’ONG Mourakiboune en charge du contrôle du processus électoral.

Au même moment, le responsable du bureau régional de France Nord, Kamel Ben Hnainya, a été démis de ses fonctions pour ses positions partisanes. 

À moins de 13 semaines des élections, l’Isie devrait revoir son approche des électeurs, mais ni elle ni le pays n’en ont le temps.

 

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