À Brazzaville, les ex-Séléka demandent la partition de la Centrafrique

L’ouverture des pourparlers de Brazzaville entre différents protagonistes de la crise centrafricaine a été marquée lundi par l’exigence de partition du pays posée par l’ex-Séléka. Une revendication qui ressemble à une manoeuvre pour faire monter les enchères.

Ouverture des négociations de Brazzaville, le 21 juillet 2014. © AFP

Ouverture des négociations de Brazzaville, le 21 juillet 2014. © AFP

Publié le 22 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Et si le retour de la paix en Centrafrique passait par la partition du pays ? C’est en tout cas la position exprimée de l’ex-Séléka au "Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique" ouvert le 21 juillet à Brazzaville. À en croire Mohamed-Moussa Dhaffane, numéro trois de l’ancienne coalition rebelle et chef de la délégation, c’est même un préalable avant toute discussion.

Une requête surprenante, puisqu’elle n’avait jamais été réellement exprimée officiellement jusque là, qui semble avoir pour objectif de faire monter les enchères en faveur d’un mouvement divisé (la branche dissidente de l’ex-Séléka n’est pas représentée aux assises de Brazzaville). Les exigences des ex-Séléka risquent en tout cas de compliquer davantage l’issue de ces pourparlers prévus pour durer trois jours dans la capitale congolaise.

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Du côté des anti-balaka, on se veut plutôt rassurant. À Brazzaville, Patrice-Edouard Ngaïssona, "coordonateur politique" des miliciens, a déclaré que ces derniers étaient "prêts à abandonner les armes". "Nous allons nous entendre entre nous [les différents protagonistes de la crise centrafricaine, NDLR] pour jeter les bases d’un dialogue inclusif", a-t-il renchéri, rappelant que l’objectif des négociations était de "ramener la paix, la cohésion et la quiétude au peuple centrafricain".

"Tirer les leçons du passé"

Des propos qui font écho à la recommandation du président congolais, Denis Sassou Nguesso, médiateur régional de la crise centrafricaine, qui a demandé aux différentes délégations de "tirer les leçons de toutes les expériences du passé" et de "s’approprier le processus".

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Même son de cloche du côté de Catherine Samba Panza. Arrivée dimanche à Brazzaville, la présidente de transition de la Centrafrique, cantonnée dans un rôle de figurante lors de précédents pourparlers de paix, a estimé lors d’un vibrant plaidoyer que le Forum était une "étape importante […] pour qu’ensemble on décide de la cessation des hostilités et des violences". Catherine Samba Panza a également souligné que le moment était "venu d’arrêter les hostilités, les destructions et l’enrôlement des enfants mineurs dans les rebellions", que les Centrafricains devaient "désarmer leurs corps de la haine et de la vengeance".

Une "nouvelle Centrafrique" ?

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Présent à Brazzaville, Mgr Dieudonné Nzapalanga, archevêque de Bangui, a appelé lui aussi les futurs signataires de l’accord de paix à se montrer "responsables". "Que la chaleureuse fraternité revienne pour qu’on construise une nouvelle République centrafricaine", a-t-il plaidé face à la presse.

Mais la situation reste toujours très violente dans le pays. Lundi, un ex-combattant de la rébellion Séléka a été tué à Bangui par des miliciens anti-balaka, a annoncé la Misca, la force africaine en Centrafrique. En représailles, des ex-Séléka ont pris en otages plusieurs jeunes et ont blessé le père de l’un d’entre eux, selon la même source.

Des éléments de la force européenne (Eufor) ont pris position autour du camp de ces Séléka et la Misca a renforcé son dispositif dans la zone où les troubles se sont produits.

(Avec AFP)

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