RDC : bilan toujours incertain dans l’accident de train au Katanga

Selon le bilan définitif officiel publié jeudi soir par le gouvernement congolais, 48 personnes ont été tuées et 160 autres blessées dans l’accident de train qui s’est produit en début de semaine au Katanga. Mais des sources locales comptent toujours une centaine de morts.

Des hommes près des wagons déraillés du train au nord de Kamina,le 22 avril 2014. © AFP

Des hommes près des wagons déraillés du train au nord de Kamina,le 22 avril 2014. © AFP

Publié le 25 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Kinshasa a revu à la baisse le bilan de l’accident de train survenu le 22 avril près de Kamina, à environ 600 kilomètres de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga. Le déraillement de ce train a fait "48 morts et 160 blessés, dont 12 grièvement", a indiqué, le 24 avril au soir, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. "Sept [blessés graves] ont été ramenés à Lubumbashi par le ministre de la Santé et deux ont été opérés cet après-midi [le 24 avril]", a-t-il ajouté.

Les précédents bilans recueillis de différentes sources locales variaient jusque-là de 48 à centaine de morts.

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Les secours ont mobilisé des moyens humains et matériels importants pour venir en aide aux victimes de cette nouvelle catastrophe, les accidents de train étant assez fréquents en RDC, pays dont le réseau ferroviaire, mis en service à l’époque coloniale belge, a été peu entretenu depuis l’indépendance, en 1960.

"Une grue spéciale avec une main-d’œuvre supplémentaire spécialisée dans le déraillement" a été acheminée sur le site mercredi pour "soulever les wagons", a affirmé jeudi matin le Dr Félix Kabange Numbi, ministre congolais de la Santé.

Wagons éventrés, corps inertes

Les photos prises le jour de l’accident ne laissent aucun doute sur la violence du choc. On y voit, dans un virage bordé de verdure, des wagons couchés, déformés et parfois éventrés, et à côté des bagages éparpillés, des effets personnels, des sacs de vivres, des bidons jaunes.

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Sous certaines voitures, ou dans ce qui l’en reste, des corps inertes. Comme la dépouille de cette femme dont les jambes sont suspendues dans l’air. Ou cette autre gisant sous un wagon à côté de marchandises de chinchards, une espèce de poisson prisé dans le pays.

Le Dr Kabange Numb s’est néanmoins réjoui jeudi qu’une femme coincée à qui il avait parlé la veille ait été sauvée mais le ministre a souligné que d’autres personnes étaient encore prisonniers de la ferraille : "Hier soir [le23 avril], il y avait encore quelques personnes qui parlaient".

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Détrousseurs de cadavres

Pour tenter de les évacuer, la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), qui avait envoyé la grue et le personnel spécialisé, a convoyé trois wagons. "L’armée, la police, la Croix-Rouge, les services administratifs" participent aussi aux secours, selon Le Dr Kabange Numbi.

Inaccessible en voiture, la zone de l’accident a compliqué les opérations. Le ministre de la Santé a expliqué s’être fait déposer par un hélicoptère et a encore dû marcher trois kilomètres dans une brousse épaisse pour se rendre sur place.

Mais l’accident a semble-t-il attisé des convoitises. Un responsable local, cité par un journaliste de Kamina, a expliqué que l’armée a dû chasser des civils qui voulaient dépouiller les biens des cadavres – une pratique courante lors des catastrophes en RDC, où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté.

(Avec AFP)

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