La Guinée retire les permis de BSGR

Le gouvernement guinéen a résilié le permis minier octroyé au milliardaire Benny Steinmetz et à sa compagnie BSGR. Il portait sur le gisement de fer de Simandou. Cette décision fait suite aux recommandations d’un rapport d’audit signalant “l’existence de pratiques de corruption » ayant entaché l’octroi de ces titres.

Simandou est l’un des plus importants gisements de fer du continent africain. © Rio Tinto

Simandou est l’un des plus importants gisements de fer du continent africain. © Rio Tinto

Publié le 21 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement de la Guinée a accepté les conclusions du rapport du comité en charge d’auditer les contrats miniers du pays, rendu public le 9 avril et recommandant l’annulation de deux concessions sur des gisements de minerai de fer détenues par VBG, coentreprise entre BSGR, le conglomérat du milliardaire israélien Beny Steinmetz et le groupe minier brésilien Vale.

La résiliation des permis accordés à VBG, prise en conseil des ministres, a été annoncée le 17 avril par Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement guinéen, rapporte l’agence Reuters.

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Corruption

Dans son intervention télévisée annonçant le retrait du permis d’exploitation détenu par VBG sur le gisement de minerai de fer de Simandou et l’annulation de sa concession minière de Zogota, Damantang Albert Camara a indiqué que cette décision était liée à la "nature frauduleuse des conditions dans lesquelles les permis ont été accordés". Faisant, par là, écho aux conclusions du rapport du comité d’audit alléguant l’existence “d’un faisceau d’indices précis et concordants établissant avec une certitude suffisante, l’existence de pratiques de corruption ayant entaché l’octroi de la convention et des titres miniers détenus par VBG”.

De son côté, le groupe BSGR, mis directement en cause dans le rapport, continue de démentir les allégations portées contre lui et se dit prêt à recourir à l’arbitrage international. Dans un communiqué addressé à Reuters, le groupe estime “[avoir] obtenu les droits d’exploitation minière légalement” et compte lutter afin de “renverser cette décision, qui est aussi prévisible qu’illégale.”

Conséquences

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S’il est difficile d’évaluer l’impact à moyen terme de cette décision sur l’attractivité de la Guinée pour les investissements miniers, il est clair que ce retrait aura de profondes conséquences non seulement sur VBG mais aussi sur Vale. En effet, le comité d’audit a demandé au gouvernement d’exclure cette co-entreprise de tout future procédure d’acquisition de licences minières, rapporte l’agence de presse.

Quant au groupe brésilien, actionnaire majoritaire de VBG, s’il conserve le droit de soumissionner pour des permis en son nom propre, le retrait du titre octroyé sur le gisement de Simandou pourrait avoir de graves conséquences financières. Selon Reuters, qui cite une source proche du groupe minier, l’entreprise a déjà investi plus de 1 milliard de dollars dans ce projet.

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