Soixante-douze heures de littérature pour Conakry et la Guinée

La 6e édition des « 72 h du livre » de Conakry aura bien lieu à la fin du mois dans la capitale guinéenne et à Kindia. Interview de son promoteur, Sansy Kaba Diakité.

Sansy Kaba Diakité, promoteur du festival littéraire de Conakry. © DR

Sansy Kaba Diakité, promoteur du festival littéraire de Conakry. © DR

Publié le 21 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Malgré l’épidémie d’Ebola qui touche leur pays depuis quelques semaines, les organisateurs de la 6è édition des "72h du livre" de Conakry ont décidé de maintenir leur manifestation. Celle-ci aura lieu du 23 au 25 avril dans la capitale guinéenne et du 26 au 27 avril à Kindia (130 km à l’est de Conakry). Expositions, ventes, colloques, débats, séances de dédicaces ou encore concours d’épellation rythmeront ce qui est devenu un rendez-vous littéraire important en Afrique de l’Ouest, parrainé cette année par Denis Pryen, fondateur des Editions L’Harmattan ,et Lilian Thuram, ancien joueur de football français et écrivain.

De passage à Paris, pour la promotion de l’événement, Sansy Kaba Diakité, directeur de l’Harmattan-Guinée, a répondu aux questions de Jeune Afrique.

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Jeune Afrique : Pourquoi avoir choisi le développement local comme thème pour le salon de cette année ?

Sansy Kaba Diakité : Les élections communales et communautaires auront  normalement bientôt lieu en Guinée. Il s’agissait pour nous de lier l’actualité politique à l’actualité littéraire, de se servir de cet événement pour sensibiliser les citoyens aux enjeux de ces prochaines échéances. « À quoi sert un maire ? » « Quelles sont ses responsabilités ? », « Quelle politique culturelle  peut-il mettre en place ? » : autant de questions que nous pourrons aborder lors des différents colloques et conférences.

En choisissant un tel thème, ne craignez-vous pas que l’événement soit plus politique que littéraire ?

Pas du tout. Les « 72h du livre » sont avant tout un lieu de rencontres et d’échanges, qui n’appartient à aucun parti politique. Le rôle des écrivains c’est aussi de réfléchir à l’avenir de leur nation. Si on laisse cet espace aux seuls politiques, rien ne changera. Voilà pourquoi nous souhaitons impliquer, grâce à ce type de manifestation, les élèves, les étudiants, les intellectuels. Ils ont tous leur partition à jouer. 

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L’innovation majeure cette année, c’est  le prolongement des « 72h du livre » de Conakry, dans une autre ville, Kindia, un peu plus à l’Est…

Nous avons souhaité mettre en avant Kindia car cette ville présente un bel exemple de développement local, avec des acteurs locaux qui réussissent à prendre des initiatives sans l’aide du gouvernement. Nous allons emmener des libraires, des éditeurs et des auteurs à Kindia, pour que les habitants de la ville puissent aussi en profiter.

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Combien de visiteurs attendez-vous ?

L’année dernière nous avons comptabilisé 25 000 visiteurs. Mais le contexte social était tendu en raison des grèves. Cette année, nous souhaitons doubler ce chiffre. D’année en année, nous sentons que l’engouement autour de l’événement grandit, et l’affluence aussi. Nous espérons que cette sixième édition n’échappera pas à la règle.
Notre ambition est de réussir à faire de Conakry la capitale africaine du livre. Ouagadougou a le cinéma, Bamako la photographie, Abidjan la musique, Dakar la mode… Conakry veut avoir le livre ! Après tout, la Guinée est tout de même le pays de grands écrivains tels que Thierno Monénembo, Camara Laye ou encore William Sassine.

Propos recueillis par Haby Niakaté

>> Retrouvez l’édition 2013 des "72 h du livre" de Conakry
 

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