Le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar retiré en Libye ?

Selon le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), la présence en Libye de Mokhtar Belmokhtar serait une menace pour la paix. Le jihadiste algérien et ses hommes avaient occupé pendant plusieurs mois le nord du Mali en 2012.

Le jihadiste Mokhtar Belmokhtar. © AFP

Le jihadiste Mokhtar Belmokhtar. © AFP

Publié le 15 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Où se trouve le jihadiste Mokhtar Belmokhtar ? Des sources sécuritaires jointes depuis Bamako ont affirmé, dimanche, que l’ancien d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – désormais leader de son propre mouvement, Les Signataires par le sang – s’est retiré en Libye, d’où il entend désormais contrôler tout le Sahel.

"Si cela était vrai, il est évident que ce serait une menace. Je crois que c’est un personnage assez connu et pas de la plus belle des façons", a indiqué IBK, interrogé sur ce sujet, lors d’une conférence de presse avec le président sénégalais Macky Sall, à Dakar.

la suite après cette publicité

"Si cet individu (…) dont on nous avait (annoncé) la disparition que personne n’a regrettée, resurgissait quelque part, ce ne serait pas pour la paix, hélas, a dit le chef de l’État malien, en visite d’État au Sénégal de dimanche à mardi.

"On ne souhaite jamais la mort d’un homme mais il en est qui ne sont pas de compagnie tout à fait souhaitable", a-t-il affirmé.

D’abord donné pour mort, tué par l’armée tchadienne au Mali le 2 mars 2013, Al-Qaïda avait démenti aussitôt la mort de Belmokhtar, connu aussi sous le nom de Belawar (le borgne en arabe) ou Khaled Abou al-Abbas.

Tête mise à prix par les États-Unis

la suite après cette publicité

Après avoir combattu en Afghanistan contre les troupes soviétiques, Belmokhtar a ensuite intégré les rangs des islamistes algériens avant de devenir un chef d’Aqmi.

Mais en 2012, il fait scission avec le groupe terroriste et créé Les Signataires par le sang, groupe avec lequel il a mené la prise d’otages sanglante d’In Amenas, en Algérie, en janvier 2013. Cette attaque, au cours de laquelle 38 otages et 29 assaillants ont été tués, avait eu un retentissement planétaire en raison de la présence de nombreux étrangers parmi les otages.

la suite après cette publicité

>> Lire aussi : le jour où j’ai rencontré Mokhtar

Le 3 juin 2013, la tête de Belmokhtar, recherché par plusieurs pays, a été mise à prix par les États-Unis pour cinq millions de dollars.

Deux mois plus tard, en août 2013, Les Signataires par le sang fusionne avec une partie du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) – un des groupes qui avaient occupé le nord du Mali en 2012 – sous le nom de Al-Mourabitoune.

Pas de commentaires sur le sort d’ATT

Lors de la conférence de presse, le nouveau président du Mali a été également interrogé sur le sort de son prédécesseur, Amadou Toumani Touré (ATT), réfugié au Sénégal depuis deux ans et menacé de poursuites au Mali : "C’est une question d’ordre judiciaire. Je n’ai pas de commentaire sur les affaires judiciaires en cours dans mon pays."

Général à la retraite élu président du Mali en 2002, puis réélu en 2007, M. Touré avait été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la lutte contre les groupes armés menant alors une offensive dans le nord du pays.

ATT est menacé d’un procès pour haute trahison par le régime du président Keïta, qui a pris ses fonctions en septembre 2013. Fin décembre 2013, le gouvernement malien l’a notamment mis en cause pour avoir, pendant son mandat, laissé tomber le Nord aux mains de groupes armés.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires