Palestine : l’étrange histoire de l’Apollon de Gaza

Depuis quelques mois, l’art de la Grèce antique revêt une importance particulière dans la bande de Gaza. En août, la découverte d’une statue du dieu grec Apollon par un pêcheur palestinien a suscité la curiosité du Hamas… et les interrogations de la communauté internationale.

L’Apollon de Gaza suscite la curiosité de la communauté internationale © AFP

L’Apollon de Gaza suscite la curiosité de la communauté internationale © AFP

Publié le 13 février 2014 Lecture : 2 minutes.

L’histoire de cette trouvaille est à peine croyable. Un jeune pêcheur palestinien, surnommé Mounir par certains, Joudat Ghrab par d’autres, aurait repêché une statue du dieu grec Apollon, lors d’une sortie en mer. Extrêmement bien conservée, cette sculpture en bronze de plus de 450 kilos aurait ensuite été confisquée par l’organisation au pouvoir dans la bande de Gaza, le Hamas, après avoir été mise en vente sur le site d’achat et de vente en ligne Ebay.

Depuis quelques mois, l’Apollon de Gaza soulève bien des interrogations. Relayée par un journaliste italien en octobre dernier, cette histoire n’a pas fini de surprendre la communauté internationale tant les circonstances de la découverte de cette statue à la valeur inestimable sont encore floues. Alors que les relations entre le Hamas et les pays occidentaux sont au point mort, une telle trouvaille dans la bande de Gaza ouvre la voie à certaines discussions avec l’organisation considérée comme "terroriste" par l’Union européenne et les États-Unis.

Un prêt à un célèbre musée français ou britannique
"Nous menons des investigations pour connaître tous les détails concernant cette statue et son origine", a déclaré le vice-Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ziad al-Zaza. Selon le ministère des Antiquités, la valeur de cette statue de bronze pourrait atteindre les 250 millions de dollars. "Au terme des investigations, la statue sera remise au ministère du Tourisme et des Antiquités qui entamera des contacts via le gouvernement avec les parties internationales intéressées, en particulier la France, qui est l’une des plus attachées aux antiquités", a-t-il indiqué. L’Apollon de Gaza est embarrassant pour le Hamas compte tenu de la nudité du dieu du chant, de la musique et de la poésie.
Mohammad Khalla, le vice-ministre du Tourisme et des Antiquités, a d’ailleurs précisé que "la statue serait peut-être prêtée à un célèbre musée français ou britannique". Pour le moment, elle est en sécurité auprès du ministère de l’Intérieur, le temps de l’enquête, d’après Ziad al-Zaza. "Les vérifications s’orientent dans toutes les directions s’agissant de l’origine, c’est-à-dire si elle a été découverte en mer ou déplacée d’un autre endroit", a-t-il expliqué. L’hypothèse d’une présence prolongée dans les eaux est de plus en plus contestée par les spécialistes, compte tenu de la qualité de conservation de la statue.
"Nous voulons connaître la vérité avant de communiquer avec les autorités compétentes ici et sur le plan international", a ajouté Ziad al-Zaza. D’après le porte-parole de la police, Ayoub Abou Chaar, les investigations en cours sur ce sujet "très sensible" seront annoncées au public une fois l’enquête terminée. Affaire à suivre.
(Avec AFP)
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