Centrafrique : 5 choses à savoir sur Catherine Samba Panza, la nouvelle présidente de transition

L’actuelle maire de Bangui, Catherine Samba Panza, 59 ans, a été élue lundi par le Parlement au poste de présidente de transition. Elle a devancé Désiré Kolingba, le fils de l’ancien président André Kolingba, et devient la première femme centrafricaine à accéder au rang de chef de l’État. Cinq choses à savoir sur elle.

Catherine Samba-Panza élue présidente de transition de Centrafrique, le 20 janvier 2014 à Bangui. © AFP

Catherine Samba-Panza élue présidente de transition de Centrafrique, le 20 janvier 2014 à Bangui. © AFP

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Publié le 20 janvier 2014 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 21/01 à 8h10

Elle fut parmi les premiers candidats déclarés au poste de président de la transition. L’actuelle maire de Bangui Catherine Samba Panza, 59 ans, a été élue au rang de chef de l’État par le Conseil national de transition, lundi 20 janvier. Cette femme d’affaires, mère de trois enfants, a devancé Désiré Kolingba. Elle a obtenu 75 voix contre 53 pour le fils de l’ancien président André Kolingba (1981-1993).

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Prenant la parole devant les parlementaires dès son élection, la maire de Bangui – première femme de l’histoire de Centrafrique à accéder à ce poste – a lancé un appel vibrant à renoncer aux armes. "Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka (miliciens chrétiens) qui m’écoutent. Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes", a-telle déclaré. Avant d’ajouter : "À mes enfants ex-Séléka qui m’écoutent aussi, déposez vos armes".

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a félicité Mme Samba Panza et a souhaité que cette élection "soit une opportunité de relancer le processus de transition".

"On est hyper contentes! on a fait un bon choix, un très très bon choix", s’est réjouie une déléguée du CNT, Rose Yodoma, entourée d’autres femmes.

Le président français François Hollande, qui joue un rôle moteur dans la mobilisation de la communauté internationale sur la crise en Centrafrique – ancienne colonie française – l’a fécilitée après l’élection, lui assurant que "la France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile". Mme Samba Panza est "une femme tout à fait remarquable", a renchéri le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a dit souhaiter lui rendre visite "très prochainement".

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Saura-t-elle mener son pays sur la voie de la paix ? "À compter de ce jour, je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive", a-t-elle assuré avec détermination. Mais qui est vraiment cette femme de 58 ans au passé associatif bien fourni ? Réponse en cinq points.

  • Femme d’affaires

De père camerounais et de mère centrafricaine (Sud-Est), Catherine Samba Panza est née à Fort-Lamy (aujourd’hui N’Djamena), au Tchad, le 26 juin 1956. Elle grandit à Bangui avant d’entamer des études de droit en France. Elle obtient plusieurs diplômes à Paris : une licence en sciences de l’information et de la communication et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit des assurances obtenus à l’Université de Paris II – Assas. Dans les années 1990, Catherine Samba Panza revient à Bangui pour intégrer la filiale en Centrafrique du groupe Allianz. Elle se lance ensuite dans les affaires et fonde sa propre société de courtage en assurances.

  • CV associatif bien rempli
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Avocate de formation, Catherine Samba Panza a milité au sein de l’association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC). L’AFJC est spécialisée dans la lutte contre les mutilations génitales et toutes autres formes de violences dont les femmes sont victimes en Centrafrique. Formatrice en droits de l’homme du programme Afrique d’Amnesty International, elle a sillonné plusieurs pays de la région des Grands Lacs à la rencontre de nombreuses ONG.

  • Dialogue national

En 2003, Catherine Samba Panza co-préside le dialogue national organisé peu de temps après le coup d’État de François Bozizé. Elle est ensuite élue président du comité chargé du suivi et de l’évaluation périodique de l’application des recommandations issues de ce dialogue.

  • Maire de Bangui

En mai 2013, lorsqu’elle devient la 37e maire de Bangui, cela fait près de deux mois que la Séléka a renversé le régime du président François Bozizé. Nommée par le nouveau régime, elle prend en main une ville à l’arrêt, minée par les pillages et les exactions.

Le 15 novembre, elle participe à l’assemblée générale de l’Association des maires francophones (AIMF). "François Hollande m’a saluée et confié ‘Tenez bon’, nous arrivons !", a-t-elle raconté. En décembre, elle a également effectué une tournée en France pour nouer des partenariats de développement.

  • Neutralité

C’est semble-t-il l’une des qualités qui ont séduit les parlementaires centrafricains. La maire de Bangui n’est affiliée à aucun grand parti politique. On ne lui prête pas non plus d’accointances particulières avec l’ancien régime de la Séléka. Son mari, Cyriaque Samba Panza est une personnalité politique reconnue. Il a été plusieurs fois ministre, notamment sous André Kolingba et François Bozizé.

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Par Vincent Duhem

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