RDC – Paul Madidi : à la CPI, « le procès Bemba se déroule dans de bonnes conditions »

Paul Madidi, porte-parole de la Cour pénale internationale (CPI) en RDC, a confié à « Jeune Afrique » que le procès de Jean-Pierre Bemba, ancien chef militaire du Mouvement pour la libération du Congo (MLC, ex-groupe rebelle), se déroulait dans « de bonnes conditions ». Et ce, malgré la récente arrestation de certains proches, dont son avocat, poursuivis pour subornation de témoins.

Paul Madidi, porte-parole de la CPI en RDC. © Vincent Fournier/J.A.

Paul Madidi, porte-parole de la CPI en RDC. © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 9 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

L’affaire Jean-Pierre Bemba a connu fin novembre un nouveau rebondissement. La Cour pénale internationale (CPI), qui poursuit l’ancien vice-président congolais depuis cinq ans pour crimes contre l’humanité, a arrêté quatre de ses proches, notamment son avocat, Me Kilolo, et le secrétaire général adjoint de son parti, Fidèle Babala, soupçonnés de subornation des témoins.

Pour Paul Madidi, porte-parole de la CPI en RDC, contrairement à ce qui se raconte dans les rues de Kinshasa, "le procès de Jean-Pierre Bemba se déroule dans de bonnes conditions". Après la présentation des moyens de défense et l’audition du témoin de juges, "les déclarations finales" vont suivre, avant le prononcé du verdict. "Dans l’affaire Bemba, il n’y a pas eu beaucoup de problèmes comme dans celle de Thomas Lubanga [ancien chef milicien de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC, NDRL] qui a connu plusieurs suspensions. À deux reprises, on a vu même des juges demander la libération pure et simple du suspect", renchérit Paul Madidi.

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Paul Madidi : "La CPI mène des enquêtes sur des… par Jeuneafriquetv

Mais après l’arrestation du député Fidèle Babala le 25 novembre à Kinshasa et sa remise à la CPI, les voix s’élèvent de nouveau dans la capitale congolaise pour dénoncer un "procès politique" à l’encontre de Jean-Pierre Bemba, candidat malheureux au second tour de la présidentielle en 2006. Son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC) reproche notamment aux autorités congolaises de s’être "empressées" pour exécuter le mandat d’arrêt contre un proche de Jean-Pierre Bemba alors qu’elles avaient longtemps tergiversé dans le cas du "général" Bosco Ntanganda, recherché par la CPI pour des crimes commis en Ituri. Le MLC y voit une volonté de Kinshasa d’"acculer son leader pour ne pas lui permettre de revenir de sitôt sur la scène politique", tempête un cadre du parti.

Paul Madidi, lui, refuse de rentrer dans ce débat. "Oui ou non, les crimes se sont commis en République centrafricaine [entre octobre 2002 et mars 2003.] ? Oui ou non, les troupes de Jean-Pierre Bemba [alors chef rebelle] auraient commis ces crimes ? Si on répond par l’affirmatif, le procès a donc toutes les raisons de se tenir", avance le porte-parole de la CPI en RDC, rappelant que "dans cette affaire, la Cour avait été saisie par la Centrafrique".

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En attendant, l’affaire se poursuit à La Haye. Pour garantir les droits de la défense, une liste d’avocats a été soumise à Jean-Pierre Bemba. Il devra y piocher son futur conseil, en remplacement de Me Aimé Kilolo qui a désormais maille à partir avec la justice internationale. Le chairman [surnom du leader du MLC] y réfléchit encore…

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Par Trésor Kibangula

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