Affaire Taubira : Kyenge, Diaby… les autres politiciens européens confrontés au racisme

En France, Christiane Taubira est en butte au racisme décomplexé. Las, ce n’est pas la seule personnalité politique dans ce cas en Europe. Tour d’horizon en images.

Taubira, Kyenge et Diaby ne sont pas les seuls politiciens européens à subir le racisme. © AFP

Taubira, Kyenge et Diaby ne sont pas les seuls politiciens européens à subir le racisme. © AFP

Publié le 22 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"La guenon, mange ta banane", "Je préfère la voir dans un arbre que de la voir au gouvernement", "Y a bon Banania ! Y a pas bon Taubira"… Les insultes racistes envers la garde des Sceaux se sont multipliées, rappelant malheureusement la situation de Cécile Kyenge, ministre italienne de l’Immigration, victime elle-aussi de propos haineux. Certes, l’égalité et la diversité progressent au sein de la politique européenne, mais avec pour corollaire, désormais, une hausse significative des injures raciales et de l’intolérance décomplexée. Tour d’horizon des hommes et femmes politiques européens victimes d’un racisme qu’on croyait, un peu vite sans doute, d’un autre âge.

Il y a deux mois seulement, le premier député noir faisait son entrée au Bundestag : Karamba Diaby a rejoint le Parlement allemand le 22 septembre 2013. Mais, même s’il minimise le phénomène, ce Sénégalais d’origine avait déjà subi les insultes de plusieurs politiciens d’extrême droite. Lesquels, en 2011, n’hésitaient pas à conseiller au "nègre" de "retourner dans sa savane". Ricardo Lumengo, deuxième député d’origine africaine de Suisse, a subi les mêmes attaques : en 2007, lors de l’une de ses toutes premières interventions, les députés du Parti Suisse de la Liberté ont mangé des bananes et des chocolats appelés "têtes de nègres" tout en poussant des cris de singes. Le 1er mai 2008, le politicien né en Angola est intervenu à l’occasion de la fête du travail et a reçu une pluie de bananes. Des députés ont quand même, par la suite, essayer de nier tout lien entre ces actes et la couleur de peau de Ricardo Lumengo.

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Pas assez loyaux ?

En Belgique, le parti nationaliste d’extrême droite Vlaams Belang a déclaré, en mai 2011, dans un pamphlet distibué gratuitement que Bertin Mampaka, vice président du Parlement bruxellois, était le "symbole d’une population migrante menaçant la paix sociale". Même scénario pour Manuela Ramin-Osmundsen, ancienne ministre de l’Enfance et de l’Égalité en Norvège, d’origine martiniquaise, et première non-blanche du gouvernement (2007), ou pour Ahmed Aboutaleb, ancien secrétaire d’État aux Affaires sociales des Pays-Bas et maire de Rotterdam (2009), ainsi que pour Nyamko Sabuni, ministre de l’Intégration et de l’Égalité des genres du gouvernement suédois (2006). L’extrême droite ne les considère pas comme "légitimes" et s’inquiète qu’un pouvoir politique soit donné à une personne, selon elle, "loyale à une puissance étrangère", l’attachement de ces politiciens à leur pays étant remis en cause sans aucun fondement.

Au Royaume-Uni, c’est Sayeeda Warsi, ministre d’État aux Affaires étrangères et membre de la chambre des Lords, qui a été attaquée sur sa religion : d’origine pakistanaise, elle est musulmane et se bat contre l’islamophobie. Il n’en fallait pas plus pour que ses détracteurs l’accusent de radicalisme, voire sous-entendent qu’elle pourait avoir des liens avec le terrorisme. Enfin, John Godson, premier député noir de Pologne, né au Nigeria, subit depuis plus de 20 ans des actes racistes : passé à tabac à plusieurs reprises lors de son arrivée en Europe en 1993, il a également été menacé de mort. Si en juin 2012, il affirmait que les Polonais sont aujourd’hui plus ouverts et que le racisme disparaît, il admet aussi que "l’antisémitisme en Pologne est toujours un problème".

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Par Elena Blum (@ElenaBlum)

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