Otages au Sahel : Paris juge « crédible » une nouvelle vidéo transmise par Aqmi

Le site mauritanien ANI affirme avoir reçu une vidéo d’Aqmi dans laquelle apparaissent les sept otages européens – dont quatre Français – détenus par l’organisation terroriste. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a jugé que cette preuve de vie était « crédible ».

Pierre Legrad, en haut à g., avec les 3 autres otages d’Aqmi. © AFP

Pierre Legrad, en haut à g., avec les 3 autres otages d’Aqmi. © AFP

Publié le 16 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 17/09/2013 à 08h15.

Le timing est finement calculé. Trois ans jour pour jour après leur enlèvement sur le site d’Arlit, dans le nord du Niger, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) aurait envoyé une preuve de vie des quatre otages Français – et de trois Européens – actuellement détenus au Sahel. Lundi 16 septembre, le site mauritanien Agence Nouakchott Information (ANI), habituel canal médiatique des réseaux jihadistes de la région, a affirmé avoir reçu une vidéo des sept otages européens.

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Un responsable de l’ANI a précisé que cette vidéo durait 8 mn 42 secondes, tout en indiquant que son agence ne comptait pas la mettre en ligne, contrairement à la pratique d’autres médias privés mauritaniens.

Les Français Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe, le Néerlandais Sjaak Rijke, le Suédois Johan Gustafsson et le britannique Stephan Malcolm, y apparaitraient visiblement en bonne santé. Selon l’ANI, ils apparaissent "barbes soignées, drapés dans des caftans touaregs" et "exhortent leurs peuples et leurs gouvernements respectifs à négocier leur libération".

Les otages français précisent qu’ils parlent le 27 juin 2013. Daniel Larribe, 61 ans, est le premier à prendre la parole. "Je suis en bonne santé mais menacé de mort. (…) Je vous tiens responsables, vous, autorités françaises, de tout ce qui peut m’arriver de mal à compter de ce jour", affirme-t-il. Il ajoute que sa vie a été "mise en danger par les bombardements de l’armée française" avant de demander une mobilisation massive en faveur de sa libération. Sur son site, l’ANI publie également des photos des sept otages sans que l’on puisse déterminer la date des clichés.

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Une vidéo "crédible" selon Paris

Aucune indication ne permet de préciser si les sept Occidentaux se trouvaient au même endroit lorsque les images ont été tournées. Dans la version arabe de sa dépêche, l’ANI donne plus de détails et cite chacun des sept otages. Le britannico-sud-africain Stephan Malcolm affirme ainsi s’exprimer "le 23 juin" et être, depuis son enlèvement, "avec les Moudjahidine dans le désert".

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À Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a estimé que cette vidéo paraissait "crédible" et qu’elle était en cours d’authentification. "En première analyse, cette vidéo nous apparaît crédible et constituer une nouvelle preuve de vie des quatre otages français enlevés à Arlit (nord du Niger) le 16 septembre 2010", a-t-il déclaré. Des proches des quatre Français ont eux estimé que l’annonce de l’existence de cette vidéo était une nouvelle positive.

La dernière vidéo des quatre salariés d’Areva et Vinci enlevés à Arlit remonte au 8 septembre 2012. Un autre site privé mauritanien, Sahara Medias, avait mis en ligne une vidéo montrant les quatre otages dont l’un indiquait que les images avaient été tournées le 29 août.

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Benjamin Roger

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