Zimbabwe : Morgan Tsvangirai rejette les résultats des élections et accuse le camp Mugabe

Le parti du Premier ministre zimbabwéen, Morgan Tsvangirai, a annoncé vendredi 2 août qu’il rejetait par avance les résultats des élections générales du pays. Quelques heures plus tôt, le parti de son rival dans la course à la présidence, le sortant Robert Mugabe, avait annoncé que ce dernier allait remporter l’élection présidentielle dès le premier tour avec environ 75% des suffrages. Le camp Tsvangirai dénonce de nombreuses irrégularités.

Morgan Tsvangirai a rejeté le résultat des élections, vendredi 2 août. © AFP

Morgan Tsvangirai a rejeté le résultat des élections, vendredi 2 août. © AFP

Publié le 2 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Les résultats ne sont pas encore rendus publics que le parti de Morgan Tsvangirai, le Premier ministre du Zimbabwe et candidat à la présidence, les a d’ores et déjà rejetés. « Nous avons décidé de rejeter ces élections et ses conséquences, ce qui inclut le gouvernement qui en résultera. Nous le rejetons totalement et nous ne le reconnaîtrons pas », a ainsi déclaré son porte-parole, Douglas Mwonzora, à l’AFP, après une réunion du comité central du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

« Nous avons examiné la déclaration de la mission des observateurs de la SADC (la Communauté des États d’Afrique australe) nous suppliant d’accepter les résultats de l’élection, a-t-il expliqué. Nous rejetons cet appel pour la raison que même la SADC n’a pas réussi à entériner l’élection comme honnête (…) Ils ont dit qu’elle a été pacifique, ils ont dit qu’elle a été libre, mais ils ont réservé leur réponse pour ce qui est de l’honnêteté, ce qui signifie qu’ils reconnaissent qu’elle a été malhonnête ». Et de conclure : « Nous ne pouvons pas être exhortés par la SADC d’approuver quelque chose de malhonnête ».

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Le chef des observateurs de la SADC, le Tanzanien Bernard Membe, avait appelé, vendredi 2 août à la mi-journée, Morgan Tsvangirai à accepter les résultats de ces élections  qui n’avaient, selon lui, pas de raison d’être annulées. « Nous disons que cette élection a été libre, très libre même… Nous n’avons pas dit qu’elle était honnête, simplement parce la question de l’honnêteté est vaste et nous ne voulions tirer aucune conclusion à ce stade », avait-il alors déclaré.

"Énorme farce"

Dans la foulée de Morgan Tsvangirai, qui avait, dès jeudi 1er août, qualifié le scrutin d’ « énorme farce », son parti, le MDC, a dénoncé toute une série d’irrégularités. Selon lui, de nombreux électeurs des villes, souvent hostiles à Robert Mugabe, n’ont pas pu trouver leur nom sur les listes électorales. D’autant que celles-ci n’avaient pu être vérifiées, étant rendues publiques une journée seulement avant la tenue du scrutin.

L’annonce des résultats officiels, qui devraient avoir lieu lundi 5 août, ne pourrait donc être qu’anecdotique. Le camp de Robert Mugabe, 89 ans, dont 33 passés au pouvoir, estime que son champion pourrait enlever jusqu’à 75% des voix. Quant à son parti, le Zanu-PF, la Commission électorale a annoncé, vendredi 2 août en fin d’après-midi, qu’il avait remporté deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale.

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(Avec AFP)

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