Y’a bon Awards 2013 : Copé, Genest et Vialatte primés

Depuis 2009, l’association Indivisibles récompense les personnalités publiques s’étant fait remarquer au cours de l’année pour leurs propos racistes. Les distinctions remises le 10 juin prouvent, hélas, que l’année 2013 est encore un bon cru…

Jean-François Copé, Véronique Genest et Jean-Sébastien Vialatte. © AFP/Montage J.A.

Jean-François Copé, Véronique Genest et Jean-Sébastien Vialatte. © AFP/Montage J.A.

Publié le 11 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

« Le meilleur du pire encore récompensé », lundi 10 juin à Paris. Pour la cinquième année consécutive, les Indivisibles, une association qui milite notamment contre le racisme ordinaire, ont décerné des trophées en forme de peau de banane dorée aux personnalités publiques ayant tenus les pires propos racistes de l’année.

Cette cérémonie caustique s’est déroulée au Cabaret sauvage en compagnie d’un jury composé du géopolitologue Pascal Boniface, l’humanitaire Rony Brauman, l’humoriste Océanerosemarie, les journalistes Denis Robert, Yasmine Chouaki, Anasthasie Tudieshe et Nadir Dendoune, le fondateur d’Act Up Didier Lestrade, la Présidente de la Fondation Frantz Fanon Mireille Fanon-Mendès-France, la championne de boxe et écrivaine Aya Cissoko, l’initiateur de la Marche pour l’Égalité de 1983 Toumi Djaidja et enfin le producteur et auteur du film "la Cité Rose", Sadia Diawara…

la suite après cette publicité

Certains grands gagnants de cette année étaient attendus, notamment l’actrice Véronique Genest qui remporte le prix « Super Patriote » avec sa déclaration sur la radio NRJ (17 décembre 2012) : « J’ai dit que je trouvais l’islam dangereux pour notre démocratie et qu’il nous le prouvait tous les jours. Alors tout de suite : "Islamophobe ! Raciste !", alors moi j’ai réfléchi. J’ai réfléchi et je me suis dit : "Islamophobe. Islamophobe ça veut dire c’est la phobie c’est la peur. C’est bien ça ? Alors effectivement peut être je suis islamophobe. Ce soir je fais mon coming out : oui probablement que je suis, comme beaucoup de français, islamophobe." »

Encore plus prévisible sans doute, le président de l’UMP, Jean-François Copé et sa fameuse histoire du pain au chocolat, ont été récompensés par le Y’a bon Award des « Territoires perdus de la République » : « Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes pères et mères de famille rentrant du travail le soir apprenant que leurs fils s’est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui explique qu’on ne mange pas pendant le ramadan » (Discours de campagne de Jean-François Copé à la présidence de l’UMP, 5 octobre 2012).

"Au bon vieux temps des colonies"

Plus surprenant, le prix « Retourne chez ta mère » est quant à lui décerné au chroniqueur de RMC Frank Tanguy : « Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j’ai envie d’accélérer. » (RMC, 11 Décembre 2012).

la suite après cette publicité

Jean-Sébastien Vialatte, député UMP se distingue dans la catégorie « Au bon vieux temps des colonies ». Une petite phrase aussi distinguée par les lecteurs de Jeune Afrique : « Les casseurs sont sûrement des descendants d’esclaves ils ont des excuses #Taubira va leur donner des compensations » (Twitter, 13 Mai 2013).

Enfin, Élisabeth Badinter a reçu le Y’a bon du « Racisme à peine voilé » : « D’un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et on veut combattre l’islamisme radical et de l’autre, on laisse faire l’entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite » (Elle, 20 Mars 2013).

la suite après cette publicité

Enfin, la journaliste Élisabeth Lévy est, elle, récompensée « pour l’ensemble de son œuvre » : « Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat. Il est évidemment permis − voire vivement conseillé − d’apprécier bruyamment cet exotisme à domicile », a-t-elle déclaré à Causeur). Ou encore : « Croit-il [Emmanuel Todd] vraiment que des gamins et moins gamins qui ne peuvent prononcer une phrase entière sans dire « nique », « ta race », « chien » et bien d’autres gracieusetés encore et qui annoncent tous les deux paragraphes qu’ils vont « tuer un bâtard » sont si sensibles au beau langage qu’ils n’ont pas supporté la « racaille » et le « Karcher » et qu’animés par une légitime révolte devant de tels écarts, ils ont brûlé les voitures de leurs parents et l’école maternelle de leurs petits frères ? » (Le Monde, 11/01/2010.)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires