Bourgi, Ouattara, Bongo Ondimba…, les aventures françafricaines de Claude Guéant

Comme Nicolas Sarkozy, Claude Guéant s’est reconverti dans les affaires. L’ancien secrétaire général de l’Élysée a fondé un cabinet d’avocats très familial et très actif dans les milieux françafricains.

Claude Guéant a prêté serment comme avocat en décembre 2012. © Antoine Antoniol/Sipa

Claude Guéant a prêté serment comme avocat en décembre 2012. © Antoine Antoniol/Sipa

Publié le 8 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

Claude Guéant aime l’Afrique. Surtout quand il s’agit d’affaires. L’ancien secrétaire général de l’Élysée du temps de Nicolas Sarkozy a d’ailleurs été à bonne école, puisque c’est Robert Bourgi en personne, le conseiller officieux de la droite française et ancien proche d’Omar Bongo Ondimba, qu’il l’a initié aux méandres de la Françafrique.

Dans un entretien accordé au journal Le Monde, relaté dans son édition datée du 8 mai, Guéant a accepté de revenir sur ses relations professionnelles avec certains chefs d’État du continent. Car après son échec aux législatives de juin 2012, l’ancien préfet s’est réorienté vers une carrière d’avocat. Faisant usage d’une passerelle autorisant les anciens haut fonctionnaires titulaires d’une maîtrise de droit et ayant exercé une activité juridique pendant au moins 8 ans, il a prêté son serment d’avocat en décembre 2012.

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Pétrole et ingénierie financière

Mais avant même de fonder son cabinet « Guéant avocats » avec son fils François – qui a lui aussi échoué aux législatives de 2012 – , l’ancien « cardinal » de la Sarkozie a multiplié les voyages africains avec un autre membre de sa famille : Jean-Charles Charki, son gendre et le père de ses quatre petits-enfants. Banquier d’affaires, celui-ci a fondé une société, Iota, qui conseille, entres d’autres, de nombreux pays d’Afrique centrale dans les domaines du pétrole et de l’ingénierie financière.

Guinée équatoriale, du 17 au19 octobre 2012 ; Gabon, au début de décembre 2012 ; Côte d’Ivoire, quelques jours plus tard… Selon Le Monde, Claude Guéant est très actif, mais ne rencontre pas toujours le succès. Il n’arrive ainsi pas à convaincre le président Obiang Nguema d’acheter deux avions à une société française en difficulté, Geci International. L’affaire des biens mal acquis, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre le fils du chef de l’État, Teodorino, est visiblement passée par là.

Relations cordiales

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Les relations sont plus cordiales avec le président gabonais Ali Bongo Ondimba, avec qui il s’entretient pendant 2 heures le 3 décembre, en compagnie de Robert Bourgi, et surtout avec son vieux complice Alassane Ouattara, qui l’invite à dîner le 14 décembre. C’est d’ailleurs le chef de l’État ivoirien qui lui a offert la peinture qui trône dans son bureau d’avocat, représentant « un couple africain naïf et coloré », comme le relate Le Monde.

Reste que le dossier judiciaire de Guéant risque de nuire à la discrétion dont un cabinet d’avocat a si souvent besoin pour mener ses affaires. Le préfet à la retraire de 68 ans devra bientôt s’expliquer devant la justice française pour des paiements en liquide de « 20 à 25 000 euros » découverts sur son compte à l’occasion d’une enquête sur le financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par Mouammar Kadhafi en 2007.

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Il devra aussi éclairer les enquêteurs sur les conditions de la vente de deux toiles d’Andries van Eertvelt à un « avocat malaysien » pour un montant astronomique de 500 000 euros. Et pour le moment, les arguments contradictoires que l’intéressé a développés pour sa défense médiatique ont plutôt tendance à montrer… qu’il est un très médiocre avocat de lui-même.

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