Le Tchad annonce la mort de Mokhtar Belmokhtar au nord du Mali

L’armée tchadienne a annoncé dans un communiqué, samedi 2 mars au soir, que le chef jihadiste et trafiquant Mokhtar Belmokhtar avait été tué au nord du Mali. Si elle est confirmée, sa mort et celle de Abou Zeid, un autre chef d’Aqmi, constitueraient un gros revers pour la mouvance radicale armée.

Une capture d’écran non datée d’une vidéo où apparaît le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar. © ANI/AFP/Archives

Une capture d’écran non datée d’une vidéo où apparaît le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar. © ANI/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 3 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Après Abou Zeid, dont le décès a été confirmé par Idriss Déby, c’est au tour d’un autre chef jihadiste, ex-émir d’Al Qaïda au Magheb islamique, d’être donné pour mort. « Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d’Ametetai », samedi à 12 heures locales et GMT, a affirmé l’armée tchadienne dans un communiqué publié samedi soir. Le document précise que « plusieurs terroristes ont été tués, dont le chef Mokhtar Belmokhtar dit "le borgne" ».

Mokhtar Belmokhtar était entré en dissidence par rapport à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en octobre dernier en formant sa propre unité combattante, la brigade Al-Mouthalimine (« Les signataires par le sang »). Il est tenu pour responsable de l’attaque du site gazier d’In Amenas avec des éléments de sa katiba. Bilan : 37 otages tués et 29 jihadistes. Il est également surnommé Mister Marlboro, en référence aux trafics de cigarettes, d’armes, de 4×4, de drogue, de diamants et de migrants… qu’il a mis en place dans le Sahel depuis plusieurs années.

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Vendredi, le président tchadien Idriss Déby avait annoncé la mort d’une autre figure jihadiste du Sahel, l’un des principaux chefs d’Aqmi, Abdelhamid Abou Zeid, « abattu » par l’armée tchadienne. Une information qui n’a pas été confirmée de source officielle, ni par le Mali, la France ou l’algérie, mais des analyses ADN seraient en cours à Alger pour identifier le corps du jihadiste tué.

Doutes sur la mort d’Abou Zeid

Des officiers des services de sécurité algériens qui « traquaient depuis des années Abou Zeid, ont authentifié son arme qui était en possession des Français, mais ils n’ont pas été en mesure d’identifier formellement le cadavre », écrit le quotidien algérien El-Khabar.

La Mauritanie n’a pas réagi officiellement pour confirmer ou infirmer la mort du jihadiste. Mais l’agence en ligne privée Sahara Médias a écrit samedi avoir « pu confirmer » à partir de sources « extrêmement bien informées » dans le nord malien cette information, sans cependant préciser ces sources.

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Plusieurs experts entretiennent cependant des doutes sur la mort du jihadiste. Le journaliste mauritanien Mohamed Mahmoud Ould Aboulmaali relève que « les Algériens l’ont plusieurs fois annoncée par le passé et que le président tchadien avait besoin d’une pareille annonce pour remonter le moral (bien moral) de ses troupes et de son opinion » après la perte d’au moins 23 soldats.

Matthieu Guidère, un universitaire français, professeur d’islamologie, note pour sa part que ni Aqmi, ni aucun réseau islamiste n’ont confirmé l’information. « Or l’expérience montre que les jihadistes ne cachent jamais leurs morts et en font immédiatement un martyr ». selon lui, « l’objectif serait d’obliger Abou Zeid à communiquer pour démentir sa mort (…) et ainsi relocaliser sa piste grâce aux moyens de surveillance ».

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(Avec AFP)

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