Tunisie : sécurité renforcée autour des sites gaziers et pétroliers dans le Sahara

Dans le centre du pays, à Kasserine, deux agents des forces tunisiennes ont été blessés lors de heurts avec des jihadistes présumés dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 janvier. Des forces spéciales sont déployées depuis trois jours dans le pays pour sécuriser les installations pétrolières et gazières du grand sud tunisien, voisin de la Libye et de l’Algérie.

Des soldats tunisiens sur un char dans la région de Kasserine, près de la frontière algérienne. © AFP

Des soldats tunisiens sur un char dans la région de Kasserine, près de la frontière algérienne. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 29 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

La sanglante prise d’otages d’In Amenas, en Algérie, inquiète les autorités tunisiennes. Depuis trois jours, des forces spéciales sont déployées dans le sud tunisien pour protéger des installations pétrolières et gazières du Sahara.

« Il s’agit de mesures de précaution », a confié à l’AFP une source sécuritaire de la région. Plusieurs sociétés énergétiques étrangères sont présentes en Tunisie, comme l’italien ENI, le franco-britannique Perenco, l’autrichien OMV – dans le cadre d’accords de partage de production avec le groupe public tunisien ETAP – et le canadien Winstar.

la suite après cette publicité

Ces mesures visent la prévention de toute attaque terroriste ciblant les champs (pétroliers et gaziers tunisiens), en particulier ceux situés à la frontière tuniso-algérienne, a aussi indiqué une source sécuritaire à l’agence officielle TAP.

Trafic d’armes

La prise d’otages près In Amenas, un site gazier algérien à la frontière libyenne et à 300 km au sud de la Tunisie, avait été menée mi-janvier par un commando islamiste, dont onze membres étaient des Tunisiens. Un Algérien et 37 étrangers avaient été tués, de même que 29 ravisseurs.

Le désert que se partagent la Libye, la Tunisie et l’Algérie est devenu une zone importante de trafic d’armes notamment à destination des groupes jihadistes dans le nord du Mali. Les trois pays ont signé à la mi-janvier un accord devant aboutir à un renforcement des contrôles et à une coopération accrue contre le trafic d’armes, de drogue, la traite des personnes et le terrorisme dans la région.

la suite après cette publicité

Par ailleurs, deux agents des forces tunisiennes ont été blessés lors d’échanges de tirs avec des jihadistes présumés dans la nuit de lundi à mardi à Kasserine (centre-ouest). Un haut responsable policier a indiqué, sous couvert de l’anonymat, que les hostilités avaient débuté lors d’une opération spéciale à Kasserine qui avait visé trois personnes appartenant à la mouvance salafiste jihadiste.

Les trois salafistes présumés ont pu prendre la fuite abandonnant un fusil d’assaut de type Kalachnikov.

L’ombre d’Aqmi

la suite après cette publicité

Alors que les forces spéciales appréhendaient l’un des suspects, ses deux complices ont ouvert le feu. Ils ont blessé deux agents, dont l’un grièvement à la jambe et à la hanche. Ce dernier a été hospitalisé à Tunis. Les trois salafistes présumés ont pu prendre la fuite abandonnant un fusil d’assaut de type Kalachnikov.

Des opérations de ratissage sont en cours dans la région pour les retrouver, selon la même source policière. Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a refusé de commenter ces informations. Selon une source au sein de la garde nationale, s’exprimant aussi sous couvert d’anonymat, les trois salafistes présumés seraient liés au groupe que les forces tunisiennes ont pourchassé pendant une dizaine de jours, en décembre, dans la région de Kasserine, à la frontière algérienne.

À la fin de décembre, les autorités tunisiennes avaient annoncé l’arrestation dans cette zone de seize hommes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). DIx-huit individus sont toujours recherchés.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires