Les rebelles du Séléka s’approchent de Bangui

Moins de 24 heures après avoir déclaré une trêve, la rébellion centrafricaine de la coalition Sékéla continue son avancée vers Bangui. Elle n’est plus qu’à environ 350 km de la capitale.  

François Bozizé a laissé les clés de la défense à son fils Francis. © Vincent Fournier pour J.A.

François Bozizé a laissé les clés de la défense à son fils Francis. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 26 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

La trêve n’aura donc duré que quelques heures. Après avoir déclaré, lundi, « l’arrêt de ses opérations », les rebelles de la coalition du Séléka ont repris leur offensive, mardi 24 décembre, et se sont emparés hier de la ville de Kaga Bandoro dans le centre-nord du pays à environ 340 km de la capitale centrafricaine Bangui. « Ils sont entrés (…) en véhicule et à moto, et ils se sont mis à tirer à l’arme lourde en direction des points stratégiques : base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police », a déclaré à l’AFP une source militaire. Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion, après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud), désormais présente à l’est et au nord de Bangui.

Rebelles et pouvoir se rejettent la responsabilité de la reprise des combats. Les premiers accusent Bangui d’avoir rompu la trêve quand les autorités estiment que le Séléka n’a pas respecté sa promesse de suspendre son offensive. Lundi, la coalition avait annoncé « l’arrêt de ses opérations » et demandé au président centrafricain un cessez-le-feu.

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La coalition du Séléka est dirigée par Michel Am Nondokro Djotodia (63 ans). Civil, ex-fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères et ex-consul à Nyala, au Soudan, cet originaire de la Vakaya avait déjà participé à une rébellion à la fin de 2006 avant de se réfugier à Cotonou, au Bénin. Le Séléka affirme avoir repris les armes pour réclamer l’application des différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion de ses soldats.

Bangui se dit prêt à négocier, mais demande au préalable à la rébellion de se retirer des positions conquises depuis le 10 décembre. « Le gouvernement est prêt, non seulement à signer un cessez-le-feu, mais à aller dialoguer avec les rebelles, avec l’opposition, pour l’avenir de notre pays », a réaffirmé le ministre centrafricain de l’Administration du territoire, Josué Binoua, sur RFI.

Quid des négociations de Libreville ?

Face à la rébellion, l’armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, en particulier au moment de la prise ultra-rapide de Bambari, qui était pourtant l’une de ses places-fortes. Comme c’est le cas lors de chaque offensive, c’est presque sans résistance que la rébellion s’est emparée de Kaga Bandoro, que les Forces armées centrafricaines (FACA) avaient abandonnée dès lundi soir pour se regrouper à Dékoa, au sud.

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Si les rebelles ne sont pas encore aux portes de Bangui, la présence d’éléments de l’armée tchadienne, qui avait déjà aidé François Bozizé à combattre les rébelles dans le nord en 2010, y est pour beaucoup. Le contingent tchadien, déployé sur les deux axes qui mènent à la capitale, compte environ 350 soldats. Un des groupes est basé à Sibut, à 5 heures de route de Kaga Bandoro, l’autre à Bossangoa.

Cette nouvelle offensive rebelle rend difficile l’application des accords de Ndjamena, signés vendredi 21 décembre lors du sommet des chefs du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Les chefs d’État avaient appelé à un dialogue entre le gouvernement centrafricain, l’opposition et les rebelles, à Libreville, « sans délai ».

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