À Siliana, la révolution tunisienne toujours en marche

La répression qui s’est abattue, mardi 27 novembre, sur une manifestation lors d’une grève générale dans la ville de Siliana (nord-ouest de la Tunisie) n’est pas sans rappeler celle dont usait le régime de Ben Ali, avec notamment des tirs à balles réelles. Bilan : au moins vingt-quatre blessés.

Des policiers à Tunis, le 28 janvier 2011. © Reuters

Des policiers à Tunis, le 28 janvier 2011. © Reuters

Publié le 28 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

Annoncée et organisée de manière pacifique pour le 27 novembre, la grève générale dans la ville de Siliana (nord de la Tunisie, à 120 km au sud-ouest de Tunis) avait pour but de porter les revendications et le mécontentement d’une population exclue depuis des années des politiques de développement. Plusieurs milliers d’habitants en colère réclament notamment le départ d’Ahmed Zine Mahjoubi, le gouverneur de la région dont les compétences sont mises en cause au vu de l’absence de relance économique et de réalisations concrètes.

« Il préfère se dédier à ses activités partisanes en faveur du parti d’Ennahdha alors que nous crevons de faim », assène un manifestant. Dans le détail des revendications figure aussi la libération de 14 jeunes incarcérés depuis avril 2011 suite à une première grève générale, lesquels n’ont toujours pas été jugés. Pourtant soutenue par les syndicats et différents partis politiques, la manifestation organisée le même jour a été violemment réprimée par des forces de l’ordre spécialement dépêchées sur place.

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"Dégage !"

Les affrontements se sont soldés par au moins 24 blessés, des routes coupées et l’absence d’électricité dans certains quartiers. L’abondant usage de gaz lacrymogène et de tirs à balles réelles ont suscité l’indignation dans tout le pays. « C’est le droit des citoyens de manifester pacifiquement, comme c’est leur droit de réclamer que les promesses faites soient tenues ; la révolution est née de ces régions [de l’intérieur, NDLR] mais aucune de leurs demandes n’a été concrétisée. »

Les slogans de la révolution dont le célèbre « Dégage » sont réapparus et différents bourgs de la région menacent également d’entrer en désobéissance civile. Un air de déjà vu qui avait conduit à une révolution… visiblement toujours en marche.

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Par Frida Dahmani, à Tunis

Voir une vidéo amateur des affrontements à Siliana, le 27 novembre (YouTube) :

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