Algérie : un otage retrouvé mort en Kabylie, région en proie aux enlèvements crapuleux
Le fils d’un entrepreneur algérien de la région de Tizi Ouzou a été retrouvé mort, mercredi 24 octobre, après avoir été enlevé par des hommes armés six jours plus tôt. Une affaire révélatrice du « business des otages » que des réseaux criminels et terroristes ont mis en place en Kabylie depuis 2005.
Les réseaux terroristes et mafieux sont de plus en plus imbriqués en Kabylie, au point qu’il est souvent difficile de les démêler. Dernière affaire en date : l’enlèvement par des hommes armés de Ghilas Hadjou, un jeune-homme de 19 ans, sur une route reliant Azeffoun à son village Mellata, le 18 octobre dernier. L’histoire a mal tourné : le corps de ce fils d’entrepreneur algérien a été retrouvé, mercredi 24 octobre au soir, sommairement enterré près d’une plage de Tizi Ouzou (110 km à l’est d’Alger), selon des médias.
Son cou portait des marques apparentes de strangulation. Un cas devenu presque banal en Algérie où, depuis 2005, des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des réseaux mafieux sont actifs dans l’activité très lucrative de l’enlèvement, en particulier en Kabylie. À tel point que des habitants de cette région manifestent régulièrement leur exaspération devant ce phénomène en organisant des opérations ville morte.
Si la plupart des otages sont en général libérés en échange de rançons, les autorités ont du mal à reconnaître le fléau et à lutter efficacement contre lui. Lors d’une visite de condoléances à la famille du jeune homme, la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, a néanmoins assuré le service minimum en dénonçant « un lâche assassinat ».
Un réseau démantelé
À la fin de janvier 2011, les forces de sécurité ont réussi à démanteler un réseau de criminels preneurs d’otages en Kabylie, qui affirmaient tous appartenir à Aqmi. Ils avaient notamment dressé de multiples faux barrages dans la zone d’Aghribs, près d’Azeffoun. Un tribunal de Tizi Ouzou les a reconnu coupables, jeudi 24 octobre, de trois enlèvements et de l’assassinat d’un entrepreneur, lors d’une tentative de rapt ayant mal tourné en novembre 2010.
Le parquet, qui avait requis la peine capitale contre 10 des 14 accusés, l’a obtenue pour huit d’entre eux, dont un jugé par contumace. Les autres ont été condamnés à des peines allant de 5 ans de prison à la réclusion à perpétuité, au terme d’un procès de trois jours.
(Avec AFP)
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