Après sept mois de suspension, le Mali réintègre l’Union africaine

Le Mali avait été suspendu de toute activité au sein de l’Union africaine (UA) au lendemain du putsch du 22 mars. Mercredi 24 octobre, le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale a décidé de lever cette suspension.

Le commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité Ramtane Lamamra, le 26 mai 2011 à Addis Adeba © AFP

Le commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité Ramtane Lamamra, le 26 mai 2011 à Addis Adeba © AFP

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Publié le 25 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Outre l’aggravation de la crise sans précédent que traverse actuellement le Mali, le putsch du 22 mars dernier, qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré, avait aussi eu pour conséquence immédiate la suspension de l’État malien au sein de l’UA. Mercredi, soit sept mois après, l’organisation panafricaine a décidé de lever cette suspension.

« Le Conseil (de paix et de sécurité de l’Union africaine) décide de lever la suspension de la participation du Mali aux activités de l’UA », a déclaré à la presse le commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra, à l’issue d’une réunion à Addis Abeba, siège de l’organisation continentale.

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Le putsch du 22 mars avait également précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés islamistes emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Les militaires auteurs du putsch, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le pouvoir à des autorités de transition, dont le président par intérim est Dioncounda Traoré. Le capitaine Sanogo reste influent à Bamako et a lui-même été nommé à la tête d’une structure chargée de la réforme de l’armée par M. Traoré.

Des élections en 2013 ?

L’UA a par ailleurs approuvé un plan en vue de « la restauration de l’autorité de l’État dans le nord du pays », et a appelé à la convocation d’élections au Mali au premier trimestre 2013. Ce plan d’action, qui va être soumis au Conseil de sécurité de l’ONU, demande « l’organisation d’élections libres, équitables et transparentes au cours du premier trimestre de l’an prochain », a précisé M. Lamamra.

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L’UA demande aussi aux autorités maliennes « de mettre en place aussi vite que possible la structure nationale envisagée afin de négocier avec ceux des groupes armés maliens du nord qui sont prêts au dialogue pour trouver une solution politique à la crise, sur la base d’un strict respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali », a poursuivi M. Lamamra.

L’organisation continentale africaine réclame en outre « une finalisation rapide de la préparation conjointe d’une force internationale, menée par l’Afrique, pour répondre à la demande du Mali en vue de reprendre le contrôle des territoires occupés du nord ».

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Reconquête du Nord

Une force armée de quelque 3 000 hommes, venant de pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est en préparation, avec l’aval de l’ONU, pour reconquérir le nord du Mali aux mains des milices islamistes.

Les participants à une rencontre internationale de haut niveau, vendredi dernier à Bamako, avaient déjà estimé dans une déclaration finale que leur réunion avait « symboliquement marqué la réintégration du Mali dans la diplomatie multilatérale » au sein de la communauté internationale.

Ces représentants, dont ceux de l’UA, avaient également appelé à des élections au Mali début 2013. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, compétent pour les décisions de suspension d’État membre, avait pris une décision à l’encontre du Mali, dès le lendemain du coup d’État du 22 mars, en précisant alors qu’elle resterait valable « jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel » dans ce pays.

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