RDC : le virus Ebola serait à l’origine de 31 décès depuis mai dans le Nord-Est

L’épidémie de virus Ebola qui sévit dans la Province orientale de la RDC aurait causé la mort de 31 personnes, selon un bilan actualisé du gouvernement congolais. L’OMC déplore une situation « hors de contrôle ».

Des chercheurs de l’OMC ont été envoyés pour lutter contre le virus. © AFP

Des chercheurs de l’OMC ont été envoyés pour lutter contre le virus. © AFP

Publié le 14 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Selon le dernier bilan, publié le 13 septembre par le ministre de la Santé congolais, le Dr Félix Kabange Numbi, l’épidémie d’Ebola qui sévit dans le nord-est de la République démocratique du Congo, pourrait avoir causé la mort de 31 personnes depuis le mois de mai.

Le 17 août, l’état d’épidémie a été décrété officiellement dans la Province orientale (nord-est). Depuis cette date, 11 cas ont été recensés, parmi lesquels 9 morts sont à déplorer.

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Cependant, le Dr Kabange Numbi a annoncé qu’une une recherche rétrospective, visant à recenser les anciens cas, a été effectuée par le comité international de coordination technique et scientifique, qui est chargé de lutter contre Ebola dans la zone touchée.

Depuis mai 2012

Le comité a estimé que la fièvre hémorragique a commencé à sévir dès le mois de mai 2012, ce qui alourdit considérablement le bilan humain dont elle est responsable : 69 cas ont en effet été répertoriés. Le ministre ajoute que plus de la moitié des cas repérés ont surgi avant la déclaration officielle de l’épidémie à la mi-août.

Au total, 31 décès ont été comptabilisés. Les analyses en laboratoires ont permis de certifier qu’Ebola est responsable d’au moins neuf d’entre eux. Le ministre a précisé que 159 individus, susceptibles d’avoir été en contact avec les malades font l’objet d’un suivi.

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, elle aussi, revu à la hausse le nombre de personnes contaminées et évoque 41 cas confirmés, 28 suspectés et 18 décès pour le district du Haut Uélé de la Province orientale. Au total, l’institution comptabilise 69 cas confirmés, probables ou suspects pour ce district, qui est le plus touché mais pas le seul : les enquêtes rétrospectives ont révélé 27 cas dans les régions d’Isiro et Viadana, autres villes de la Province, a annoncé l’OMS.

"Situation grave"

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L’institution a fait savoir, par la voix de sa porte-parole Fadela Chaib que « la situation est grave », précisant que « l’épidémie se poursuit et nous nous attendons à découvrir de nouveaux cas ». Dans des propos rapportés par Reuters, Eugène Kabambi, porte-parole de l’OMS à Kinshasa, a dressé un tableau encore plus noir et souligné que « l’épidémie n’est pas sous contrôle. Au contraire, la situation est très, très grave ». Si rien n’est fait maintenant, la maladie gagnera d’autres zones, et même de grandes villes seront menacées » a-t-il précisé.

L’OMS, l’Unicef, La Fédération internationale de la Croix-Rouge, Médecins sans frontières, l’Agence américaine pour le développement (Usaid) et le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta ont tous envoyés des médecins sur place pour tenter de faire obstacle à l’épidémie.

La fièvre Ebola est de nature très contagieuse. D’ailleurs, 18 des cas identifiés touchent des agents de santé. En raison de ce risque élevé de contagion, les cas suspects doivent être mis en isolement, et les personnes qu’ils ont fréquentées doivent être identifiées afin d’empêcher que l’épidémie ne se propage au-delà de la zone déjà touchée. Dans ce cadre, 5 personnes ont été placées en isolement.

Aucun traitement spécifique ou vaccin ne sont à disposition contre ce virus, qui a été repéré pour la première fois en 1976 au Zaïre (actuel RDC). Ce virus est très meurtrier, entraînant la mort dans 40% à 90% des cas. L’OMC a détaillé les symptômes liés à l’épidémie : brusque montée de température, souvent suivie de vomissements, diarrhées, insuffisance rénale et hépatique, hémorragies internes et externes.

Les modes de transmission du virus sont multiples et la contamination peut s’effectuer par le sang, les sécrétions, les organes et liquides biologiques des personnes contaminées. Les rituels funéraires, au cours desquels les proches du défunt sont en contact direct avec le corps constituent un dangereux vecteur de transmission. L’OMC précise également que le virus peut se transmettre à l’homme lors de la manipulation d’animaux porteurs, vivants ou morts, comme les chimpanzés, gorilles et antilopes des bois.

(Avec agences)

 

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