Tunisie : des salafistes empêchent des musiciens iraniens de donner un concert

Des militants salafistes ont empêché une troupe iranienne de donner une représentation, mercredi 15 août au soir, lors du Festival international de musique sacrée et soufie de Kairouan. Motif ? Le fait que les musiciens soient « chiites » constituait aux yeux des extrémistes une « atteinte au sacré ».

Avenue Habib-Bourguiba, le 14 janvier 2012. © Borni Hichem/SIPA

Avenue Habib-Bourguiba, le 14 janvier 2012. © Borni Hichem/SIPA

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Publié le 16 août 2012 Lecture : 1 minute.

Ils devaient se produire, mercredi 15 août au soir, sur la scène du Festival international de musique sacrée et soufie à Kairouan (160 km au sud de Tunis). Mais les musiciens de la troupe iranienne Mehrab en ont été empêchés par des militants salafistes, a rapporté la radio privée Shems FM. Leur tort ? Être de confession chiite, ce qui selon ces islamistes constitue une « atteinte au sacré ».

« Les salafistes ont empêché le groupe iranien de monter sur scène malgré que les autorités sont intervenues pour les faire partir », a précisé le porte-parole du ministère tunisien de la Culture, Samir Messaoudi, contacté par l’AFP. Mais choqués, le groupe iranien a refusé de donner son concert en disant ne pas être psychologiquement prêt à chanter, a assuré le porte-parole.

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Manque d’humour

Selon la radio Shems, un des protestataires a expliqué qu’une pétition circulait sur internet depuis quelques jours, demandant à ce que la troupe iranienne ne se produise pas. Le parti islamiste Ennahdha, que l’opposition et des ONG critiquent pour le manque de fermeté à l’égard des militants sunnites ultraradicaux et sa volonté d’élaboration d’un projet de loi prévoyant des peines de prison ferme pour les atteintes au sacré, a condamné cette attaque.

Mardi soir déjà, la tenue d’un spectacle d’un célèbre humoriste dans le nord de la Tunisie avait été empêchée par des salafistes, le jugeant contraire à l’islam. En juin, ils avaient attaqué une exposition d’art dans la banlieue de Tunis, estimant qu’elle insultait l’islam, ce qui avait provoqué des violences dans plusieurs régions et l’instauration d’un couvre-feu.

(Avec AFP)
 

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