RDC – Nord-Kivu : jusqu’où ira le M23 ?

Selon un rapport du représentant spécial de l’ONU en RDC, les mutins du M23 sont mieux équipés que les forces loyalistes, ce qui explique en partie leur irrésistible avancée sur Goma, capitale du Nord-Kivu. Pour les arrêter, ne reste peut-être plus qu’une solution : davantage utiliser le bouclier de la Monusco.

Des mutins du M23 sont stationnés à Bunagana, dans les collines du Nord-Kivu. © AFP

Des mutins du M23 sont stationnés à Bunagana, dans les collines du Nord-Kivu. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 1 août 2012 Lecture : 1 minute.

Explication officielle de la déroute : « manque de munition ». Les soldats des Forces armées de RDC (FARDC) ont à nouveau reculé mardi 31 juillet et abandonné de nombreux villages à l’ennemi. Selon l’ONU, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) sont nettement mieux équipés que les forces loyalistes.

Dans un rapport présenté lundi au Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant spécial de l’ONU pour la RDC, Roger Meece, va même jusqu’à mettre en doute la capacité des FARDC à résister à l’avancée des rebelles vers Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Selon un diplomate présent à la réunion de lundi. Les forces gouvernementales ont subi des pertes « importantes ».

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"Protéger les civils"

« Le M23 semble beaucoup mieux équipé que l’armée et ses effectifs ont augmenté depuis quelques semaines », a indiqué un haut responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat mardi, alors que le Conseil de sécurité discutait d’une déclaration qui mettrait en garde les rebelles.

Si l’armée congolaise ne peut protéger Goma, que peuvent les 19 000 soldats de la Monusco ? La force onusienne a utilisé ses hélicoptères de combat à plusieurs reprises pour tenter de ralentir l’avancée des rebelles, sans y parvenir totalement. « La Monusco s’efforce de protéger les populations civiles (..) et fait bouger ses troupes », a indiqué le porte-parole adjoint de l’ONU Eduardo del Buey, sans plus de détail sur les opérations militaires en cours.

Le Rwanda a été accusé par Kinshasa et par des experts de l’ONU d’aider et d’équiper le M23, ce que Kigali dément. Actif depuis mai dans l’est du Nord-Kivu il a ses bases dans le parc national des Virunga, frontalier avec le Rwanda et l’Ouganda, le M23 est formé principalement d’ex-combattants de la rébellion tutsie congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l’armée congolaise dans le cadre d’un accord de paix avec Kinshasa le 23 mars 2009, dont ils réclament la pleine application. Le CNDP était soutenu par le Rwanda.

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(Avec AFP)

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