JO 2012 : la mode du « hijab sportswear » est lancée

Le voile islamique fera son apparition officielle aux Jeux olympiques de Londres sous l’impulsion de la Fédération internationale de football association (Fifa) et du Comité international olympique (CIO). Une décision qui fait polémique, mais qui ravit déjà les équipementiers dont certains misent sur le foulard « sportswear ».

Sarah Attar est l’une des deux Saoudiennes participant aux Jeux de Londres. © AFP

Sarah Attar est l’une des deux Saoudiennes participant aux Jeux de Londres. © AFP

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Publié le 25 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

On ne sait pas encore si les Jeux olympiques de Londres feront date dans l’histoire du sport. Mais ils pourraient déjà marquer de leur empreinte le mouvement olympique et, au passage, la communauté musulmane de la planète sportive.

Alors que sa charte interdit toute démonstration religieuse, le CIO a en effet accepté, le 19 juillet, suite à une décision similaire de la Fifa le 5 juillet, d’autoriser des sportives musulmanes à porter le foulard islamique. Motif, le « hijab » serait d’ordre culturel et non religieux. Habile manière de contourner la règle qui avait de toute façon du plomb dans l’aile : en 2008 aux JO de Pékin, quatorze délégations avaient déjà choisi de braver l’interdit.

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>> Lire aussi : "Voilées ou non, les femmes du Golfe débarquent à Londres"

"Hood style hijab"

Au-delà de la polémique qu’elle a suscitée, la décision du CIO devrait en réjouir plus d’un. Au premier rang desquels la styliste néerlandaise Cindy Van den Bremen. En 1999, celle-ci a créé le voile islamique « capuche » ( « hood style hijab », en anglais), après avoir été choquée, lors de ses études, par des cas de jeunes filles voilées exclues de cours d’éducation physique aux Pays-Bas.

Une dizaine d’années plus tard, l’entreprise Capsters pour laquelle elle dessine a fait du « hijab sportwear » son fonds de commerce. Son site internet (capsters.com) propose, en vente en ligne pour quinze à vingt euros, des modèles « pour équipes », « athlétisme », « aérobic », ou encore une gamme réservée aux sports aquatiques.

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Des modèles de voile pour la course (G) et pour la natation (D).

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© clapsters.com

Nouvelle ère ?

L’apparition du voile sur les terrains olympiques pourrait donc être une étape supplémentaire, en particulier pour Capsters, dans la conquête d’un marché du sport féminin « islamo-compatible » qu’il est bien difficile de chiffrer pour l’instant.

Le 16 juillet, l’entreprise publiait sur sa page Facebook un message dans lequel elle se disait « fière de l’athlète Sarah Attar et de la judokate Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shahrkani, qui seront les premières femmes à concourir aux Jeux olympiques pour l’Arabie Saoudite. »

Les deux jeunes femmes, tout comme, entre autres, Fencer Ibtihaj Muhammad, première athlète voilée à représenter les États-Unis, pourraient devenir de véritables ambassadrices du hijab sportif. Des égéries voilées, en quelque sorte, qui en annoncent à coup sûr d’autres. Couvertes d’or, d’argent ou de bronze…
 

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