Nord-Mali : au moins un islamiste libéré en échange de trois otages européens

Les trois otages européens libérés mercredi  par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) dans le Nord-Mali ont quitté Ouagadougou jeudi pour leurs pays respectifs, en contrepartie de la libération d’au moins un islamiste détenu en Mauritanie.

le groupe armé Mujao menaçait de tuer un otage espagnol aujourd’hui libéré. © AFP

le groupe armé Mujao menaçait de tuer un otage espagnol aujourd’hui libéré. © AFP

Publié le 20 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Mercredi, des émissaires du Burkina avaient été chargés de récupérer les ex-otages près de Gao, ville aujourd’hui sous contrôle des islamistes armés d’Ansar Eddine et fief du Mujao dans le nord du pays. L’opération s’est conclue jeudi, par l’arrivée des otages, deux espagnols, dont l’un blessé délibérément par un moudjahidine, et une italienne, à Ouagadougou à bord d’un avion militaire burkinabè. Ils ont alors pu quitter le pays.

L’ex-otage italienne Rossla Urru a été accueillie à son arrivée à Rome par ses proches et le chef du gouvernement, Mario Monti. Elle déclare vouloir « retourner en Afrique le plus rapidement possible » pour reprendre son travail dans la coopération.

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"Libérations contre libérations"

Selon un membre de la médiation burkinabè, la libération des trois otages européens a pu avoir lieux en échange de celle de trois islamistes « Sahraouis », selon un principe de « libérations contre libérations ». Memine Ould Oufkir, Sahraoui détenu en Mauritanie a été ainsi conduit mercredi à Ouagadougou à bord d’un avion espagnol. Un deuxième islamiste a ensuite été libéré, toujours en Mauritanie, et un troisième devrait l’être au Niger, qui dément avoir « des moudjahidine en détention ».

Le Mujao, qui détenait les otages européens depuis leur enlèvement en octobre 2011 près de Tindouf en Algérie, avait, en mai, réclamé une rançon de 30 millions d’euros en échange de la libération des deux otages femmes. Le porte-parole du Mujao, Walid Abu Sahraoui, évoque le versement d’une « rançon considérable » et la libération d’un moudjahidine détenu en Mauritanie. La médiation burkinabè et nigérienne fait quant à elle part d’une version différentes des faits, laissant dans le flou les circonstances exactes de cette libération.

Jeudi, Walid Abu Sarhaoui a « mis en garde » Alger concernant les quatre autres otages algériens, après la libération le 12 juillet par le Mujao de trois des sept otages algériens enlevés au consulat d’Algérie de Gao en avril. Il déclare avoir «  fixé des conditions, l’Algérie le sait ». La libération des  sept Algériens ne pourrait se dérouler qu’en échange de « la libération de (ses) frères prisonniers en Algérie, plus une rançon de 15 millions d’euros ».

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(Avec AFP)   
 

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