Mali : les islamistes poursuivent la destruction des lieux saints de Tombouctou
Dans la matinée du lundi 2 juillet, les islamistes d’Ansar Eddine ont repris leur entreprise de démolition des lieux saints et mausolées de Tombouctou, en s’en prenant même à une mosquée inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Par la voix de sa procureure, Fatou Bensouda, la Cour pénale internationale (CPI) a menacé de poursuites les auteurs de ces destructions, qualifiées de « crimes de guerre ».
Les islamistes d’Ansar Eddine ont repris, lundi 2 juillet, leur entreprise de destruction des mausolées de la ville de Tombouctou en détruisant l’entrée de la mosquée Sidi Yayia, située au sud de la ville. « Les islamistes viennent de détruire l’entrée » de ce monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco, a rapporte un témoin de la scène. « Ils ont arraché la porte sacrée qu’on n’ouvrait jamais ».
Selon un habitant sur place, le groupe islamiste a déclaré son intention de détruire tous les mausolées, « même dans les mosquées ». Des déclarations qui font craindre de nouvelles destructions au moins dans les deux autres mosquées classées que compte la ville (Djingareyber et Sankoré).
Patrimoine en péril
Les islamistes d’Ansar Eddine, qui occupent le nord du Mali depuis la fin avril, avaient pourtant interrompu, dimanche après-midi, la démolition des mausolées de saints musulmans à Tombouctou.
Ces faits, qualifiés de « crimes de guerre » par Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI), interviennent après que l’Unesco a décidé d’inscrire la ville de Tombouctou, le 28 juin, sur la liste du patrimoine mondial en péril.
La procurueure de la CPI a déclaré que ses services suivaient « de très près les événements au Mali » et qu’ils « n’hésiteront pas à prendre les mesures appropriées » face aux crimes de guerre pour lesquels ses services « sont pleinement autorisés à enquêter ».
Sept mausolées déjà détruits sur seize
Les combattants islamistes, qui prétendent agir « au nom de dieu », selon une déclaration de leur porte-parole, ont déjà détruit sept des seize mausolées de « la cité des 333 saints ». Ces exactions avaient suscité de vives réactions de la part de nombreux pays dont la France.
Dimanche, Mme Diallo Fadima Touré, la ministre malienne de la Culture, a appelé les Nations unies « à prendre des mesures pour arrêter ces crimes contre l’héritage culturel » du Mali, lors de la réunion annuelle de l’Unesco à Saint-Petersbourg (Russie).
(Avec AFP)
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